AMEURLAIN Jean. Pseudonyme dans la Résistance : Jean Louis

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 11 avril 1921 à Paris (XIIe arr.), mort le 4 mars 1992 à Moulins (Allier) ; instituteur ; résistant, commandant FTPF, membre du camp Wodli, communiste, membre du Conseil national de l’ANACR.

Jean Ameurlain dans son uniforme de Commandant de la Place de Saint-Étienne, 1945.

Enfant assisté de la Seine, Jean Ameurlain fut dans un premier temps reconnu par son père, Rabah Ameurlain, le 23 août 1921, puis par sa mère, une cuisinière, Marianne Claverie, le 9 août 1923. Jean Ameurlain fréquenta, jusqu’à l’âge de 12 ans, l’école communale de Digoin (Saône-et-Loire). Après un échec à l’écrit en juillet 1937, il obtint son brevet élémentaire, à Nevers, en octobre. Selon ses appréciations, Jean Ameurlain fut un élève à l’intelligence vive, moyen en langue et en littérature, il se fit surtout remarquer par sa très bonne constitution physique et ses aptitudes pour le sport. A partir du 1er octobre 1939, il fut élève-maître à l’École Normale de Moulins (Allier). En juin 1940, l’examen fut avancé car l’École Normale ferma pour accueillir les réfugiés fuyant l’avance allemande, il obtint le brevet supérieur en 1941.
De retour dans la Nièvre, à Charin, il camoufla deux revolvers puis il aida de nombreux prisonniers français en fuite à traverser la Loire. Il fit sa rentrée scolaire où quelques professeurs entretinrent l’esprit de résistance. Il se maria à Souvigny le 8 juillet 1942 avec une institutrice, Marie Thérèse Vernadet, dont il eut trois enfants. Ils furent nommés à Cressanges dans une commune à forte tradition républicaine en septembre 1942. Ils sympathisèrent avec une dizaine de familles qui appartenaient au PCF clandestin.

Réfractaire au STO, révoqué en février 1943, il entra dans la clandestinité, adhéra au PCF et au Front National. Membre des FTP de Saint-Pourçain sur Sioule (Allier) de mars à septembre 1943 qu’il quitta pour le Wodli durant la période octobre 1943- printemps 1944. il revint ensuite dans l’Allier où il participe activement à l’action des FTP du groupe Casanova Repéré par la police de Vichy, il s’échappa et fut affecté à la R1 de l’Inter A, à Saint Étienne. Ayant fait la préparation militaire supérieure lors de son service militaire, il fut pressenti pour assurer des responsabilités dans le cadre du développement de la lutte armée. Il fit un stage en hiver 43-44 au camp de « Wodli » où il apprit la tactique de la guérilla. En février, en tant que « Régional FTPF », il participa au commandement de deux départements, La Loire et la Haute-Loire, il fut également responsable régional des Jeunesses Communistes. En avril, il devint « Interrégional » « Inter A » groupant les cinq départements, Loire, Haute-Loire, Cantal, Puy-de-Dôme, Allier, mais suite à une série d’arrestations, il perdit le contact avec les FTPF et revint dans l’Allier.

Organisateur de nouvelles formations, il créa le maquis « Danielle Casanova » dans le secteur de Besson-Meillard (Allier) doté d’un réseau de 20 fermes amies puis le « Camp des Espagnols » (Allier) et celui de « Montoncel » (Allier).
Un état de ses services établi en septembre 2002 par le Service historique de la Défense à la demande de Gilles Lévy, indique qu’il a été Chef du camp Wodli, responsable des maquis FTPF de la Loire et de la Haute-Loire le 1er avril 1944 puis Responsable interrégional A (Allier, Cantal, Puy-de-Dôme, Haute-Loire), en mai 1944.
A la Libération du département, il coordonna l’action de tous les maquis FTPF.

De retour à Saint Etienne, il fut promu à 23 ans « Commandant de la Place de Saint Etienne », chef de Bataillon FFI, il partit avec la Première Armée pour faire la campagne d’Alsace, Jean Ameurlain fut démobilisé en juillet 1945.

Il fut nommé instituteur à Saint-Sornin (Allier) de 1945 à 1954, puis jusqu’à sa retraite à Trévol. Secrétaire de la cellule du PCF de son village, il fut plusieurs fois candidats aux élections municipales sans jamais être élu.

Il organisa un important travail qui permit à de très nombreux Résistants d’obtenir le certificat FFI, il fut membre du Conseil national de l’ANACR, pendant plusieurs décennies, secrétaire général de l’ANACR pour l’Allier, il participa activement aux organisations de l’Education nationale et à celles du monde sportif. Jean Ameurlain fut un grand sportif, rugbyman réputé, il fit les beaux jours du FCM (Football Club Moulins), il participa au maintien du club en seconde division jusqu’en 1962.

À sa mort, une immense foule et de nombreuses personnalités l’accompagnèrent, le 6 mars 1992 au cimetière de Souvigny.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220191, notice AMEURLAIN Jean. Pseudonyme dans la Résistance : Jean Louis par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 7 novembre 2019, dernière modification le 30 août 2022.

Par Jean-Noël Dutheil

Jean Ameurlain dans son uniforme de Commandant de la Place de Saint-Étienne, 1945.

SOURCES : SHD Vincennes GR 19 P 63/1, dossier général, p. 192. —Autobiographie, 20 janvier 1983. — Entretien enregistré avec André Sérézat, 1984. — Presse : Résistance Auvergne, n° 86 avril 1992. — État civil Paris, 1921. — Notes de Michelle Destour.

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