DELERUE Émile, Louis, Marie

Par Yves Lequin

Né le 22 novembre 1890 à Fontenay-le-Comte (Vendée) ; préparateur en pharmacie ; syndicaliste.

Originaire de Vendée, Émile Delerue donnait des articles pacifistes au Prolétaire de la Vendée, organe socialiste, avant la scission de 1920.
Employé dans une officine du quartier de l’avenue d’Italie, Émile Delerue était trésorier du Syndicat général des préparateurs et employés en pharmacie de la région parisienne quand il fut élu, en 1923, secrétaire de la Fédération nationale des industries de la Pharmacie et de la Droguerie puis, en novembre 1925, membre de la Commission administrative de la CGT. Orateur très assidu et très apprécié des réunions corporatives - il se fit notamment remarquer en 1928 par l’ardeur de la campagne qu’il conduisit contre l’ouverture des pharmacies le dimanche - il collaborait régulièrement au Peuple et fut, en outre, sans succès, candidat aux élections municipales de mai 1929 dans le quartier parisien de Croulebarbe (XIIIe arr.) sous l’étiquette de « républicain indépendant ». Et, en 1931, il était l’un des membres de la commission de l’enseignement et de l’éducation ouvrière mise en place par la CGT après son XXe congrès (Paris, 1929).
Toujours secrétaire de la Fédération de la Pharmacie au moment de l’Unité, il fut désigné en 1936 comme secrétaire général de la nouvelle Fédération et réélu à ce poste en août 1938. Membre de la Commission administrative de la CGT réunifiée de mars 1936 à sa dissolution en septembre 1940, il collaborait à Syndicats, le journal où se retrouvaient les responsables ex-confédérés hostiles à la montée de l’influence communiste et soutint leurs positions au congrès confédéral de Nantes en novembre 1938. À la réunion de la Commission administrative de la CGT du 18 septembre 1939, il vota la résolution dénonçant « le pacte Staline-Hitler » et « ceux qui n’ont pas voulu ou pas pu » le condamner. Il fut membre du Conseil national économique de 1936 à 1940 (13e, devenue 15e section-industries chimiques).
Le 15 février 1941, il fut nommé conseiller prud’homme du département de la Seine par arrêté d’Alibert et Belin. Il était alors secrétaire du syndicat général des préparateurs en pharmacie de la région parisienne.
É. Delerue fut nommé par le gouvernement de Vichy conseiller municipal du XIIIe arr. de Paris pour les années 1941-1943. Il siégeait au Comité d’information ouvrière et sociale. Le Journal officiel du 5 septembre 1942 révéla son appartenance à la Loge « Étoile de l’Avenir » de Seine-et Oise et son statut de dignitaire du Grand Orient de France. Tombant sous le coup de la loi sur les sociétés secrètes, il fut démissionné d’office de ses fonctions de conseiller municipal par arrêté du 23 février 1943 mais fut nommé membre de la commission provisoire d’organisation de la famille professionnelle de la santé par arrêté de Lagardelle du 23 avril 1943.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22023, notice DELERUE Émile, Louis, Marie par Yves Lequin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Yves Lequin

SOURCES : Arch. Nat. F7/13794. — Arch. PPo. Ba/1686, décembre 1932 et PPo 300. — Arch. Dép. Vendée, 4 M 512. — Le Prolétaire de la Vendée, 7 février 1920. — Le Travailleur parisien, juillet-août 1930. — Cl. Masse, La CGT à travers son quotidien, Le Peuple, 1934-1936, op. cit. — D. Stéphany, Le personnel de la CGT de 1936 à 1939, op. cit. — M.-F. Rogliano, « L’anticommunisme dans la CGT, Syndicats », Le Mouvement Social, n° 87. — Conseillers municipaux et généraux, Hôtel de Ville de Paris, 1957.

ICONOGRAPHIE : La CGT, op. cit., t. 1, p. 409.

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