MOLÉ Jacques, Albert [Pseudonyme dans la Résistance : Emmanuel]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 1er avril 1922 à Paris IIIème arr. (Seine, Paris), abattu lors d’une tentative d’évasion le 6 mai 1944 à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) ; étudiant en droit et sciences politiques, cadre scout ; résistant de l’Armée secrète, homologué lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur

Jacques MOLÉ
Jacques MOLÉ
Photo : Scoutopedia, GNU Free Documentation License

Jacques, Albert Molé était le fils d’Étienne, Ernest Molé, contrôleur des contributions, et de Suzanne, Andrée Lambert. Il était célibataire.
Son père mourut alors qu’il était encore enfant et il bénéficia d’une pension civile à partir du 24 décembre 1933.
Il acheva ses études secondaires à Mâcon, puis devint étudiant à la Faculté de droit et à l’École Libre des Sciences politiques repliée à Lyon (Rhône).
Fervent catholique, il fut très investi dans la JOC mais aussi à la maison des étudiants catholiques et chez les scouts "routiers", alors ouvertement pétainistes.
En février 1943 l’institution du STO et les propos de Pierre Laval souhaitant ouvertement la victoire de l’Allemagne nazie provoquèrent une scission chez les scouts catholiques et certains, dont Jacques Molé, rejoignirent les rangs de la Résistance.
Dès le mois de mars 1943, Jacques Molé organisa le "clan Notre-Dame des Maquis" à Tréminis (Isère), en vue de regrouper tous les scouts "routiers" appelés au STO. et d’assurer leur formation.
En juillet 1943, il prit le maquis dans le Trièves et devint adjoint du chef du secteur IV de l’Armée Secrète de l’Isère.
Le 1er mai 1944, la voiture avec laquelle il se déplaçait tomba en panne à Monestier-de-Clermont (Isère).
L’hôtel dans lequel il dormait fut cerné par des miliciens. Il parvint dans un premier temps à leur échapper mais fut rapidement capturé et conduit à Saint-Martin-d’Uriage (Isère).
Torturé trois jours durant, il ne céda pas.
Les miliciens décidèrent alors son transfert à Lyon.
Au cours du voyage en chemin de fer, Jacques Molé profita d’un ralentissement du convoi pour ouvrir la portière et sauter.
Gêné par ses blessures, il ne put échapper à ses gardiens qui ouvrirent le feu et l’abattirent.
Son corps criblé de balles de pistolet mitrailleur fut retrouvé le 6 mai 1944 vers 5 heures du matin par des habitants de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Un des ses pieds avait été brûlé.
Il se trouvait au lieu-dit "Buyat" à proximité de la voie ferrée.
Le corps, non identifié, fut enterré au cimetière du village.

Environ trois semaines plus tard il fut identifié par l’abbé Champon, aumônier du maquis et ami de Jacques Molé.

Le 4 mai 1947, ses restes furent transférés au cimetière du Père Lachaise à Paris, XXème arr. Sa tombe au cimetière de Saint-Qentin-Fallavier est restée, modeste hommage de la commune à son sacrifice.

Jacques Molé obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur.

Il fut décoré de la Croix de guerre et élevé à la dignité de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Quentin-Fallavier, sur une plaque commémorative à Monestier-de-Clermont, sur la plaque commémorative de l’École libre des Sciences politiques, 9 rue de la Chaise à Paris VIIe arr. et sur la plaque commémorative des morts pour la France, mairie du VIIe arr. de Paris.


Voir : Saint-Quentin-Fallavier

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220237, notice MOLÉ Jacques, Albert [Pseudonyme dans la Résistance : Emmanuel] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 10 novembre 2019, dernière modification le 28 avril 2022.

Par Jean-Luc Marquer

Jacques MOLÉ
Jacques MOLÉ
Photo : Scoutopedia, GNU Free Documentation License
Ancienne tombe de Jacques Molé, St-Quentin-Fallavier
Ancienne tombe de Jacques Molé, St-Quentin-Fallavier
Photo : Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 97371. — SHD, Vincennes GR 19 P 38/8 ; GR 16 P 424475. —Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression 3808 W 625 — Jean-Daniel Berger, Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, en 2 volumes : Tome 1, Juin 1940-juin 1944 - Tome 2, Juin-septembre 1944, Impressions Modernes (Guilherand-Granges), 2001— Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — JORF, Gallica. — État civil.

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