VELAY Magali

Par André Balent

Née le 9 juin 1924 à Uzès (Gard), morte vraisemblablement le 20 juillet 1944 à Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard) exécutée sommairement par des « Waffen SS » français, de la 8e compagnie de la division Brandenburg de l’Abwehr installée au fort Vauban d’Alès (Gard) ; étudiante domiciliée à Nîmes (Gard) ; résistante

Magali Velay était la fille d’Henri Velay et de Marie Chabert. Étudiante, elle habitait Nîmes, 3 rue de la Pitié. Elle était de religion catholique. Elle est classée comme « internée résistante » (SHD, Vincennes, dossier 16 P 588082, non consulté). Toutefois, le site MemorialGenWeb (entrée « Velay Magali ») la classe comme « victime civile ».
Elle fut arrêtée par les Waffen SS (pu par la Milice et remise aux Waffen SS, connus aussi comme « Brandebourgeois » (Voir Servas (Gard), Puits de Célas, 9 - 10 et 26 juin 1944 ; 11 - 12 juillet 1944) stationnés à Alès (Gard) et internée au fort Vauban de cette ville à partir du 7 ou 8 juillet 1944, d’après le témoignage d’Auguste Aubaret. Elle y fut sauvagement torturée.
Auguste Aubaret, interné à la maison d’arrêt d’Alès pour « trafic de tickets de pain » avait été condamné à six mois de prison. Du 7 avril au 1er août 1944, il fut employé au fort Vauban comme comptable et aide-cuisinier et y fut témoin des séances de tortures administrées par les Waffen SS aux prisonniers. Il eut l’occasion de rencontrer Magali Velay. Il livra son témoignage publié par la suite par Aimé Vielzeuf (Op. cit., 2003, pp. 112-113) : « (…) Elle [Magali Velay] était jolie, brune avec des yeux noirs, élégante dans sa robe de soie, un petit veston blanc jeté négligemment sur ses épaules. Je la vis les jours suivants quand, accompagnée d’un soldat allemand, elle venait faire sa toilette dans la cour des douches. Je voulus connaître son nom, son adresse, afin de pouvoir avertir ses parents et les informer de la situation. Je pris donc le prétexte — auprès du soldat chargé de la surveiller — de lui prêter un peigne pour qu’elle puisse coiffer ses cheveux pleins de brindilles de paille. Je comptais profiter de quelques secondes pour qu’elle me renseigne. Hélas ! l’Allemand me surveillait : il m’ordonna de m’écarter en me menaçant de son revolver. Je revis, quelques jours plus tard cette pauvre jeune fille. Elle était méconnaissable ! Elle portait une blessure à la tête. Ses joues et ses lèvres étaient enflées, ses yeux tuméfiés, noirs des coups qu’elle avait reçus. »
Le 20 juillet 1944, elle fut embarquée, d’après Auguste Aubaret, dans une camionnette par les Waffen SS en compagnie d’un autre détenu, Hugues Zerbini, qui fut exécuté au puits de Célas à Servas. Mais d’autres sources indiquent que Zerbini avait été exécuté dès le 12 juillet.
Magali Velay fut enterrée dans une des trois fosses du charnier de Saint-Hilaire-de-Brethmas. Son corps fut exhumé et identifié le 3 octobre 1944.
Le nom de Magali Velay figure sur le monument aux morts de Nîmes (Gard). Il y a une plaque en sa mémoire au cimetière catholique d’Uzès. Une stèle fut érigée à la mémoire des exécutés de Saint-Hilaire-de-Brethmas, sur le lieu d’implantation du charnier, au mas d’Hours, chemin du Bas Près, à la limite du territoire communal d’Alès. Mais le nom des victimes n’y figure pas.
Voir Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard), Charnier, juillet 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220344, notice VELAY Magali par André Balent, version mise en ligne le 12 novembre 2019, dernière modification le 15 décembre 2019.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Gard, 1 W 669 Crimes de guerre. — Arch. com. Alès, fiche synoptique des victimes identifiées le 4 juin 1945 des Waffen SS d’Alès. — La Voix de la Patrie, 4 octobre 1944. — Midi-Libre, 25 septembre 1944, 4 octobre 1944. — AERI, La Résistance dans le Gard, Paris, AERI, CDROM accompagné d’un livret d’accompagnement, 36 p. Paris, 2009. — Commission départementale de l’information historique pour la paix gardoise, Les lieux de mémoire de la Deuxième Guerre mondiale dans le département du Gard, Chemins du souvenir, Nîmes, Béné, 1986, réédition 2000, 118. — Aimé Vielzeuf, Terreur en Cévenne, Nîmes, Lacour Rediviva, 171 p. [pp. 112-113]. — Site MemorialGenWeb consulté le 12 novembre 2019. — Site Mémoire des Hommes, consulté le 12 novembre 2019.

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