DELFOSSE Georges, Maurice, Joseph

Fils d’un électricien et d’une modiste, Georges Delfosse fréquenta l’institution Charlemagne, tenue par les Frères des écoles chrétiennes, et entra comme ouvrier vérificateur à la Compagnie continentale du gaz à Lille en 1938. Requis par le STO, il fut envoyé aux Aciéries de Maubeuge (Nord) puis à Hautmont (Nord). Désigné pour l’Allemagne en 1942, il s’échappa du train lors d’un bombardement et travailla à l’usine de Fives-Lille jusqu’en 1943. Il prit part à l’hébergement d’aviateurs anglais, aida au sabotage de locomotives et fournit des renseignements au WO (War Office, réseau Sylvestre Farmer).

Sous l’influence de son ami Eugène Descamps, il avait adhéré à la JOC en 1941. Président de la fédération de Lille-Ouest, il participa comme lieutenant des FFI aux combats de la libération en 1944, ce qui lui valut la médaille de la Résistance (1947). Devenu président du centre régional jociste de Lille en 1944 et permanent du mouvement, il entra dans l’équipe des dirigeants nationaux avec le titre de président du centre provincial du Nord/Pas-de-Calais (1946-1951). Son frère, Pierre Delfosse, fut également permanent jociste.

Georges Delfosse s’engagea ensuite dans la vie politique en tant que responsable national des Équipes ouvrières du MRP. Appelé à siéger au bureau de l’ACO (Action catholique ouvrière) en 1951, il fut nommé secrétaire général adjoint de son parti en 1956. Il s’était toutefois opposé à la politique menée par le MRP en Indochine. Candidat sans succès aux élections législatives dans la Somme (1956) et le Nord (1958, 1962, 1967), il refusa de se désister dans la 1re circonscription de Lille, en 1958, pour Bertrand Motte, leader des Indépendants et paysans. Hostile au courant travailliste à l’intérieur du MRP, il fut membre du Comité d’études et de liaisons des démocrates en 1964 et se tint éloigné du Centre démocrate lancé par Jean Lecanuet l’année suivante. À la disparition du MRP en 1966, Georges Delfosse prit la direction d’une maison de retraite, « Le Clos fleuri » à Saint-André (Nord). Adjoint au maire de Lambersart depuis 1965, il fut élu maire de cette commune en 1973.

Proche de Joseph Fontanet, Georges Delfosse était responsable départemental du CDP (Centre démocratie et progrès) depuis 1969 quand il prit la présidence du CDS (Centre des démocrates sociaux) dans le Nord, au moment de la réunification centriste de 1974. Suppléant de Norbert Segard, il lui succéda comme député de la 1re circonscription du Nord quand celui-ci entra au gouvernement (1978). Inscrit au groupe de l’UDF, dont il présida la fédération du Nord de 1981 à 1983, Georges Delfosse fut réélu à l’Assemblée nationale en 1981 et en 1986. Il présida l’Association des maires du Nord (1984-1987). Il fut aussi conseiller régional (1978-1986) et conseiller général du canton de Lille-Ouest (1975-1988).

Il s’était marié le 28 mars 1953 à Montreuil (Seine, actuellement Seine-Saint-Denis) avec Jeannine Le Déan qui le remplaça à l’assemblée départementale de 1988 à 1994. Le couple avait eu deux garçons.

Aux obsèques de Georges Delfosse, Jacques Barrot, secrétaire général du CDS, déclara que le défunt, consulté par les dirigeants du parti sur toutes les décisions importantes, était la conscience ouvrière du CDS.