DELFOSSE Pierre, Charles, Joseph

Par Éric Belouet

Né le 17 décembre 1923 à Lille (Nord) ; électricien, éducateur ; lieutenant de FFI (1944) ; militant jociste du Nord, permanent de la JOC (1945-1947) ; secrétaire de la Fédération CFTC puis CFDT Gaz-Électricité (1962-1968).

Pierre Delfosse en 1945
Pierre Delfosse en 1945
Arch. JOC

Fils d’un électricien à la Compagnie continentale du gaz (CCG) et d’une modiste, Pierre Delfosse avait un frère, Georges Delfosse – qui devait être député et maire de Lambersart (Nord) – et une sœur. Il obtint le certificat d’études primaires et passa un CAP d’électricien. Son père étant mobilisé et la CCG recrutant en priorité les fils d’agents, il fut embauché à l’exploitation de gaz et d’électricité de Lille le 6 février 1940 au service « mutations et poses de compteurs » et se syndiqua peu après à la CFTC. Sous l’impulsion d’Eugène Descamps*, il adhéra la même année à la JOC et milita au sein de la section de Lambersart avant de devenir secrétaire de la Fédération jociste de Lille-Ouest en 1942.

Dès 1940, en dépit de son jeune âge, il contribua à la création d’un groupe de résistants. Nommé officier de renseignements des FFL en 1942, il participa activement au maquis des Ardennes, à la libération de Lille et au siège de Dunkerque. Avec le grade de lieutenant FFI, il organisa le 2 février 1944 avec son frère et le capitaine FFI Edgar Verkindère la 34e compagnie de Jeunes résistants, forte de 195 hommes et encadrée par quatre officiers. Ils couvraient un vaste secteur sur Lomme, Lambersart et Lille-Vauban.

Après la Libération, Pierre Delfosse réintégra la Compagnie continentale du gaz à Lille puis devint en octobre 1945 permanent de la JOC, responsable de la branche « apprentis » pour la région du Nord. Il quitta cette responsabilité en 1947 et rejoignit l’EDF. Dès la même année, il était administrateur de la CMCAS de Lille et devint secrétaire non permanent au sein du bureau national de la Fédération CFTC des IEG. Il fut rapidement détaché « pour fonction syndicale ou sociale » par Fernand Hennebicq* et mis à la disposition de l’Union départementale du Nord dont André Glorieux* était le secrétaire. Riche de l’expérience acquise à la JOC sur le problème des jeunes en difficulté, il devint, le 1er juillet 1948, éducateur au Centre d’observation et de triage (COT) de Lille, créé pour l’enfance délinquante. Après un stage d’un an et demi à l’école d’éducateur de Montenon, il fut promu éducateur chef en 1950 et devint en 1954 directeur du Gîte à Tourcoing. Il avait épousé Arlette Jambot, éducatrice, le 23 septembre 1950 à Agen (Lot-et-Garonne) et le couple eut cinq enfants.

En janvier 1957, Pierre Delfosse réintégra l’EDF et fut muté à Paris comme secrétaire permanent des syndicats parisiens EGF-CFTC, en charge des œuvres sociales (colonies de vacances et accidents du travail). Vice-président de la CMCAS de Paris-Électricité puis vice-président du Comité de coordination des CMCAS, il devint un des secrétaires de la Fédération CFTC Gaz-Électricité lors de son XIXe congrès (1962). Il devait assumer cette fonction – à partir de 1964 dans les rangs de la CFDT – jusqu’en avril 1968. Pierre Delfosse fut également administrateur de la Caisse régionale de Sécurité sociale de Paris de 1962 à 1967. Le 1er août 1968, la CCAS le nomma directeur de l’Institut médico-pédagogique (IMP) de Nonette, à côté d’Issoire (Puy-de-Dôme). Il travailla ensuite au service « santé » de la CCAS de 1970 à 1982 et représenta la CFDT à la Commission nationale technique de Sécurité sociale et à la commission de recours gracieux.

Mis en inactivité en février 1982, il s’installa à Perpignan (Pyrénées-Orientales), où il vécut toute sa retraite. Il n’en continua pas moins à militer et occupa de nombreuses responsabilités à la CFDT et au sein d’associations d’anciens combattants : membre du Conseil syndical EGF des Pyrénées-Roussillon, membre du bureau de l’Union départementale interprofessionnelle des retraités (UDIR) des Pyrénées-Orientales, secrétaire général des médaillés de la Résistance pour les Pyrénées-Orientales, secrétaire général adjoint de l’Union départementale des anciens combattants, membre du bureau des FFL et de l’Union départementale des associations de Résistance (UDAR).

Après un bref passage au MRP au lendemain de la Libération, il avait adhéré au Parti socialiste en 1971 et contribué au lancement de la section d’Eaubonne (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) où il vivait alors. Secrétaire de la section d’entreprise PS de la CCAS, il s’était présenté sans succès aux élections cantonales de septembre 1973, dans le canton d’Eaubonne.

Pierre Delfosse avait reçu la Croix de guerre, la Médaille de la Résistance et la Médaille de la Libération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22040, notice DELFOSSE Pierre, Charles, Joseph par Éric Belouet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 13 août 2013.

Par Éric Belouet

Pierre Delfosse en 1945
Pierre Delfosse en 1945
Arch. JOC
Pierre Delfosse en 1973
Pierre Delfosse en 1973
Tract électoral de Pierre Delfosse en 1973
Tract électoral de Pierre Delfosse en 1973
Coll. privée Pierre Delfosse

SOURCES : Arch. JOC, fichier des anciens permanents. — Arch. Fédération CFDT Gaz-Électricité. — Gaziers-Électriciens, notice d’Éric Belouet, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1996. — Gaz-Électricité, organe de la FGE-CFDT, 122 (novembre 1962), 144 (novembre 1964), 172 (décembre 1967), 272 (mai 1982). — Georges Delfosse, plaquette réalisée par la municipalité de Lambersart et l’Association des amis de Georges Delfosse. — Témoignage de l’intéressé en juillet 1996. — État civil de Lille (1996).

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