DELHAY Eugène

Fils d’un cantonnier, Eugène Delhay fréquenta l’école primaire de son village natal puis les Cours supérieur et complémentaires de Cambrai, la ville voisine. Il entra à l’École normale d’instituteurs du Nord dont il sortit en 1910. Successivement instituteur-adjoint puis titulaire dans le Cambrésis, il occupa la direction d’écoles primaires dans plusieurs localités rurales et ouvrières, exerçant ces fonctions jusqu’à sa retraite en 1946. Il appartint au syndicat laïque de l’enseignement du Nord qu’animaient alors Carrin et Delourme et auquel il fit adhérer en 1920 son jeune voisin et ami Gaston Prache*, débutant à son tour dans l’enseignement. C’est en 1920 encore que Delhay, toujours en entraînant Prache se joignit à la cohorte militante des coopérateurs du Cambrésis, dans le cadre de la nouvelle union régionale UDC du Cambrésis, sous l’énergique impulsion d’Edmond Bricout* et de Nestor Buiron*. En 1921, il créa dans sa commune une section de l’UDC qu’il anima avec Ségard, Delhal et Prache pendant des années et fut élu au conseil d’administration de l’UDC la même année. À partir de 1929 il occupa la charge de secrétaire du conseil, Bricout et Buiron étant administrateurs délégués directeurs et Prache, président, Eugène Fiévet, vice-président.
À la mort d’Edmond Bricout en 1961, Delhay fut élu président-directeur général de la société, fonctions qu’il n’allait exercer que pendant cinq mois, étant emporté par une crise cardiaque en février 1962.
Depuis 1946, libéré de ses fonctions enseignantes, il avait été chargé de regrouper et de diriger les services éducatifs et sociaux de l’UDC devenue depuis 1931 « Les Coopérateurs d’Escaut et Sambre ». Élu au conseil fédéral du Nord en 1934, il allait devenir secrétaire fédéral en 1946 et conserver cette fonction jusqu’à sa mort en 1962. En 1935, il était entré au conseil d’administration de « La Panification moderne » (Moulins coopératifs du Nord) dont Nestor Buiron était l’administrateur-délégué. S’intéressant beaucoup, par vocation, à la Coopération scolaire, il collabora étroitement, dans les dix dernières années de sa vie à l’œuvre considérable entreprise par l’Office central de la Coopération à l’École (OCCE) que Prache avait présidé de 1940 à 1948. Il était aussi administrateur de nombreuses sociétés coopératives : l’Enfance coopérative, la société des Hôtels Coop, la Caisse coopérative de prévoyance et d’assurance vieillesse, etc. Membre du comité national à partir de 1946, il participa à tous les congrès coopératifs de la FNCC et aux assemblées générales de la SGCC, ainsi qu’à de nombreux congrès internationaux de l’ACI, assistant encore, peu de mois avant sa mort, au congrès international de l’Économie collective réuni à Vienne (Autriche).
En 1945, il fut un des premiers signataires de la motion rédigée par Boully* (père), motion de soutien à Gaston Prache, président de la SGCC et du GNCC. En 1946, Delhay avait adhéré au Manifeste coopératif lancé par Lavergne, Fauquet, Boully, Prache ainsi qu’à l’Association des Amis de la Coopération qui s’était constituée.