CHARDON Marius, François

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 17 décembre 1905, à Oullins (Rhône), exécuté sommairement le 9 août 1944 à La Mulatière (Rhône) ; cheminot ; résistant des Francs-tireurs et partisans (FTPF) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Marius Chardon était le fils de Ferdinand, employé de commerce, âgé de 27 ans et de Marguerite Pourquier, couturière, âgée de 34 ans. Il se maria le 16 juin 1934 à Oullins avec Marguerite Antoinette Blanchard. Il était domicilié Clos du But, à Saint-Genis-Laval (Rhône).
Il entra comme apprenti ajusteur aux ateliers de réparation de locomotives d’Oullins, à la compagnie de chemin de fer du PLM. Il fut nommé ajusteur en octobre 1922 puis ajusteur-outilleur. Après ses 18 mois de service militaire, il revint prendre son poste aux ateliers d’Oullins où il fit toute sa carrière. Il adhéra à la CGT mais n’y prit pas de responsabilités. Il fut affecté spécial en 1939-1940 et continua de travailler aux ateliers. Nommé sous-chef de brigade d’ouvriers en 1942, il exerça les fonctions de visiteur au service des méthodes ce qui lui permit de se déplacer facilement dans l’enceinte ferroviaire. Il fut recruté au début de l’année 1943 au sein d’un groupe FTP des ateliers d’Oullins et prit les pseudonymes d’"Antoine Lacard" et "Fanchette". Il assura la direction du groupe avec deux ouvriers chaudronniers, Jean Grimaldi et Auguste Vignal en juin 1944, après le départ de Pierre Courbon à l’état-major FTP du Rhône. À la suite de la découverte d’une liste de résistants des ateliers, une opération de police fut organisée sous la direction de Klaus Barbie, chef de la section IV de la Sipo-SD de Lyon. Le 9 août 1944 dans l’après-midi des soldats allemands sous la conduite d’un officier et des militants du PPF dirigés par le tristement célèbre Francis André dit "Gueule tordue" investirent le site et firent rassembler les agents vers la porte d’entrée. Il fut procédé à l’appel des noms inscrits sur la liste. Certains réussirent à se cacher et à échapper à l’arrestation mais pas Marius Chardon qui fut dénoncé par l’inspecteur de son service. Deux hommes armés l’accompagnèrent à son vestiaire dans le bâtiment du bobinage. Il tenta alors de s’échapper en courant mais il fut abattu d’une rafale de mitraillette par un des hommes de Francis André. Sa dépouille fut ramenée à son domicile, à saint-Genis-Laval et ses obsèques furent célébrées le 12 août devant une foule comportant de nombreux cheminots.
Il obtint la mention « Mort pour la France » (Avis du Secrétaire général aux Anciens combattants du 3 octobre 1945.
Il fut homologué au grade d’adjudant-chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) le 12 décembre 1945 et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), [SHD Vincennes dossier GR 16 P 120630].
Il fut cité à l’ordre de la division avec attribution de la Croix de guerre avec étoile d’argent et à l’ordre de la SNCF.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance française à titre posthume par décret du 2 avril 1959.
Son nom figure sur la stèle commémorative de l’atelier 4 et sur la stèle commémorative à sa mémoire apposée sur la façade de l’atelier 2 du technicentre d’Oullins, à La Mulatière, sur le Mémorial aux résistants, à Oullins et sur le monument 1939-1945 des 7 Chemins, à Vourles (Rhône).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220497, notice CHARDON Marius, François par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 16 novembre 2019, dernière modification le 16 novembre 2019.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Christian Chevandier dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 sous la direction de Thomas Fontaine éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de naissance).

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