PERRIN Roland

Les parents de Roland Perrin étaient domiciliés à Charenton-le-Pont (Seine), ville où il passa son enfance. Le 1er février 1937, il fut embauché comme ouvrier emballeur dans l’entreprise de son père, un commerce de papeterie en gros à l’enseigne de "la Maison du Papier Gommé", situé dans le 12e arr. de Paris. Il se maria le 5 octobre 1940 à Charenton-le-Pont avec Augustine Bernadat, dite Simone. En 1941, il fit une formation technique à l’établissement de Fort-Girard à la Ville-au-Clerc (Loir-et-Cher) puis reprit son travail à la Maison du Papier gommé comme mécanicien. Comme la situation n’était pas florissante, le couple décida de partir travailler en Allemagne comme la propagande y invitait. Roland quitta son travail à l’entreprise le 30 janvier 1942 et suivit son épouse qui avait un contrat pour six mois chez Siemens, à Berlin. Son contrat terminé Simone rentra en France et Roland trouva un travail dans la région de Munich comme employé dans une industrie du bois où travaillait également des prisonniers. Il obtint son permis de conduire pour camions à gazogène et fut affecté dans le Haut-Palatinat, près de la frontière tchèque. Il bénéficia d’une permission fin novembre 1943 et une fois rentré en France, il décida de ne pas repartir. Il se trouva alors en situation illégale et le couple décida de quitter la région parisienne. Ils partirent se réfugier chez les parents de Simone dans la Nièvre, à Diennes-Aubigny. En juillet 1944 le maquis FTPF devenu régiment effectuait des expéditions jusque dans la Nièvre. C’est sans doute vers le 26 juillet au cours de l’une d’elle que Roland Perrin entra dans la Résistance en rencontrant le commando polono-russe du régiment et se trouva enrôlé dans le bataillon polonais FTP-MOI de Saône-et-Loire commandé par Mieczyslaw Bargiel alias "Roger", où sans doute grâce à son aptitude à conduire des camions, il eut de suite une fonction de chauffeur.
Le 4 août 1944, alors qu’il conduisait un camion chargé de munitions pour le maquis, il fut attaqué par une patrouille allemande qui circulait sur la levée du canal du Centre, vers Montceau-les-Mines. Malgré ses pneus crevés par les balles, il réussit à passer au travers du feu ennemi et sauva ses munitions et les sept hommes qui l’accompagnaient. Ce fait d’armes lui valut une citation à l’ordre du corps d’armée avec attribution de la Croix de guerre avec étoile de vermeil à titre posthume le 5 janvier 1947.
Le 7 août 1944, avec cinq autres camarades, il partit en mission pour une opération de réquisition de vin chez un marchand de vin de Bois-du-Verne du nom d’Aimable Boulisset, connu pour collaborer avec l’occupant. L’entrepôt se trouvait à la sortie nord-ouest de Montceau-les-Mines, sur la commune de Saint-Bérain-sous-Sanvignes. Vers midi, mitraillette à la main, cinq d’entre eux pénétrèrent dans l’établissement pendant que le chauffeur attendait dehors dans la voiture. Le négociant qui avait déjà prévenu les Allemands les laissa faire et les cinq hommes tombèrent dans le piège tendu par l’ennemi qui était dissimulé à l’intérieur et ouvrit le feu sur eux. Roland Perrin et Stanislaw Wolny furent tués, tandis que leurs camarades réussirent à s’enfuir. Leurs corps furent conduits à la morgue du cimetière du Bois-Roulot et identifiés.
Il fut homologué au grade de sergent des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom figure sur la plaque 1939-1945, TOE et AFN située dans le hall de la mairie, à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) et sur le monument et la plaque commémorative dans l’église, à Diennes-Aubigny (Nièvre).