CARETTI Marcel, Roger

Par Michel Germain, Dominique Tantin

Né le 13 décembre 1921 à Evires (Haute-Savoie), mort en action le 31 mars 1944 à Thorens-Glières, auj. Fillière (Haute-Savoie) ; cultivateur ; résistant des Glières.

Marcel Caretti était le fils de Claude Humbert Caretti et de son épouse Marie Anaïs Burnier. Toute la famille travaillait à la ferme à Evires.
Marcel Caretti décida de rejoindre la Résistance et on le retrouva sur le Plateau des Glières en février 1944, intégré dans la section « Chamois » qui regroupait les résistants du secteur de Thorens sous les ordres de Louis Morel, alias Forestier.
Après le 26 mars 1944, lors du décrochage qu’il effectua avec sa section, il se retrouva avec une dizaine de maquisards de la section "Bayard", sur le versant nord-ouest du Plateau, au-dessus de Thorens. Parti en reconnaissance avec Albert Noirot*, il fut tué par la Milice, à la Luaz (Thorens) le 31 mars 1944, à 4 heures du matin, alors qu’il tentait de franchir les lignes ennemies.
André Vignon rescapé des Glières, qui était avec eux a écrit « … Caretti et Noirot partent en reconnaissance. Quelques coups de fusils, une rafale de mitraillette, puis plus rien… » Le reste du groupe est fait prisonnier par des Allemands et des G.M.R. « travaillant » en commun. L’occupant interroge les détenus lorsque « arrive un chef de la Milice qui déclare aux Allemands en notre présence : « Comment vous faites des prisonniers ! Cette saloperie, c’est tout juste bon à recevoir une balle dans la tête. Tout à l’heure, j’en ai trouvé deux [Caretti et Noirot] – quelques coups de mousquetons et ils tombent. Quel plaisir cela m’a fait de leur envoyer une bonne rafale de mitraillette pour les achever ! » En s’adressant à un de ses sinistres comparses qui lui demande s’il a fait enlever les corps, ou à tout le moins les papiers des morts, il répond : « On s’en fout ! Ces gens-là n’en valent pas la peine. Les corbeaux se chargeront bien de les nettoyer. ! »
Et de fait, l’acte de décès est daté du 17 avril 1944. Les deux malheureux avaient été inhumés entre temps. C’est cela, la guerre civile.
Marcel Caretti fut reconnu « Mort pour la France » (sans date), homologué FFI et Interné résistant, et son nom figure sur les monuments aux morts d’Evires et de Thorens-Glières.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220511, notice CARETTI Marcel, Roger par Michel Germain, Dominique Tantin , version mise en ligne le 17 novembre 2019, dernière modification le 17 novembre 2019.

Par Michel Germain, Dominique Tantin

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 106557 et Caen SHD/ AC 21 P 722026 (nc).

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