KANTINE Zemakh dit Simon

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 17 juillet 1897 à Ekaterinoslaw (Ukraine), typographe, maître imprimeur.

Fils de Jacob Kantine et de Sarah Levine, Zemakh Kantine, de nationalité russe, arriva en France le 15 juin 1923. Il avait six frères et soeurs (quatre installés aux Etats-Unis, et un frère en Angleterre).
Pendant la Première Guerre mondiale, Kantine travaillait en Russie dans une imprimerie, puis à Berlin.
En France, Kantine travailla dans plusieurs imprimeries parisiennes, dont l’Imprimerie graphique Saint-Gilles (Paris, IIIe arr.) et Hénon (XXe arr.). Il travailla à son compte, à façon, en louant une partie de l’atelier Vilbert, 6 rue Martel à Paris (Xe arr.).
En mai 1927, Kantine s’associa avec Léon Rotenberg pour fonder l’imprimerie coopérative Etoile. La police les soupçonna d’être les hommes de paille de l’Internationale communiste. L’Etoile travaillait en effet pour de nombreux groupements français et étrangers proches du Komintern. L’imprimerie était installée au 113 rue de la Chapelle (XVIIIe arr. ) et 17 rue de la Comète (XVIIe arr.) à Paris. En 1932 la société fut mise en liquidation. En 1935, les deux hommes s’associèrent avec Georges Vannier pour reconstituer l’imprimerie, installée au 18-20 rue du Faubourg-du-temple (XIe arr.). A la veille de la guerre elle aurait employé entre 50 à 60 ouvriers.
Kantine, réfugié russe, fut arrêté le 2 septembre 1939 (arrêté d’expulsion du 11 octobre 1939 du préfet de police de Paris) et interné au Stade Roland-Garros puis à Vernet (Ariège). Début 1941 il se trouvait à Marseille. Il semble qu’il ait réussi à se réfugier aux Etats-Unis avec sa femme et ses deux fils.
L’imprimerie coopérative Etoile fut perquisitionnée le 23 décembre 1939 puis aryanisée (Kantine et Rotenberg étant de religion juive).
Kantine revint en France après la guerre et récupéra l’imprimerie en 1947. Mais, sans doute pour des raisons politiques, on lui refusa l’autorisation de gestion d’une entreprise en 1951. Il utilisa alors une autre société, La Société d’Editions typographiques (SEP), confiée à deux prête-noms Joseph Kagansky et Daniel Reznikoff. Les difficultés financières de la SEP auraient entrainer sa disparition en 1954.
Kantine avait épousé Sarah Olschansky d’abord en Ukraine, à Ekaterinoslaw, en 1921 puis à Paris (XVIIIe arr.) le 2 mai 1931. Le couple eut deux enfants Gerch (Georges, 1930) et Samuel (1931), installés aux Etats-Unis. Les époux Kantine auraient divorcé en 1953.
A deux reprises au moins, en 1929 et 1938, Kantine demanda sa naturalisation, qui lui fut refusée en raison de ses liens avec l’URSS.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220528, notice KANTINE Zemakh dit Simon par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 18 novembre 2019, dernière modification le 29 avril 2022.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arch. PPo 1 W 77-33404. – Arch. Nat. AJ38 2953 (n°7997), AJ38 5270, BB 11 12981 (8050 X 30) et 19940457/32 (n°2702).

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