Par Claude Pennetier
Né le 4 août 1926 à Vierzon (Cher), mort le 25 juin 1992 à Colombes (Hauts-de-Seine) ; typographe ; militant communiste du Cher.
Né à Vierzon-Villages, Marcel Deligny était fils de Joséphine Palisson, ménagère, et de Ursin Deligny, cheminot, mécanicien du réseau PO qui présentait ainsi dans sa biographie de 1938 : « Malgré son appartenance au Parti mon père n’est pas communiste et il est seulement entraîné par l’action juste que notre PC mène ». Titulaire du certificat d’études primaires, il entra en apprentissage dans une imprimerie en août 1933 et obtint le certificat d’aptitude professionnel avec la mention « bien ». Ouvrier à l’Imprimerie nouvelle de Bourges puis à l’Imprimerie centrale, il fut membre du syndicat du Livre qu’il jugeait sévèrement : « j’appartiens à un syndicat particulièrement réactionnaire ou plutôt à tendance syndicalisme pur ». Gréviste en 1936, il constatait, en 1938, que son syndicat défendait efficacement les jeunes en fin d’apprentissage, en exigeant en prud’hommes l’application du tarif syndical minimum.
Membre des Jeunesses communistes depuis 1935 et du Parti communiste depuis août 1937, il fut délégué au congrès national des JC en 1937 et occupa la fonction de trésorier général de la région du Cher des JC. Il militait aux Amis de l’Union soviétique.
Son autobiographie rédigée en octobre 1938 pour la commission des cadres, donne l’image d’un jeune militant déterminé et actif, mais encore peu formé. Ses lectures « de nos maîtres Marx, Engels, Lénine, Staline » ne passaient que par des extraits. Sa condamnation du trotskyme, pour ferme qu’elle fut, ne faisait pas appel au vocabulaire conforme : « Ce que je pense des trotskystes s’exprime par un dégoût profond de cette secte qui à première vue peut paraître honnête pour un esprit simple mais qui a l’analyse de son travail, de ses attaches, ne résiste pas. » Ses relations amicales témoignaient d’une capacité de contact maîtrisés : « J’ai quelquefois aussi des conversations avec des Jocistes, de jeunes socialistes, j’en ai même eues avec des jeunes PSF, mais ces relations ne sont pas suivies, et c’est seulement bonjour que je leur dis ou alors une conversation amicale qui embrasse différents sujets : banalités, politique ou j’expose carrément mon point de vue et celui de tout communiste. »
Domicilié avenue des Près-le-Roi à Bourges, Marcel Deligny reconstitua le Parti dans cette ville vers décembre 1939. Il participa au premier triangle de direction départemental avec Maurice Deligny de Vierzon. Il fut arrêté dans la nuit du 21 au 22 juin 1941 par les Autorités allemandes.
Un rapport de police dit qu’il fut libéré le 3 février 1942 puis arrêté à nouveau ; il situe son action à Saint-Doulchard.
Il s’était marié le 27 décembre 1945 à Saint-Doulchard (Cher) avec Geneviève Young.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Dép. Cher, série W. — M. Cherrier, M. Pigenet, Combattants de la Liberté. — RGASPI, 495 270 5395, dossier du Komintern au nom de Marcel Deligny, autobiographie du 16 octobre 1938 ; photo ; classé « À » par la commission des cadres. — État civil.