DE LIMA Gérard, Jean

Par Éric Belouet

Né le 7 juillet 1943 à Paris (XIe arr.) ; ajusteur-outilleur, receveur, machiniste puis contrôleur à la RATP ; militant jociste de Paris, permanent de la JOC (1965-1968) ; syndicaliste CGT, permanent, secrétaire général du Syndicat du personnel d’exécution du réseau routier ; militant du PCF (depuis 1972) ; membre de l’ACO, permanent national (1992-1998) et secrétaire général (1994-1998) ; délégué diocésain à la Mission ouvrière et membre du conseil épiscopal.

Né de Lino De Lima, fils d’immigrés portugais venus à Paris dans les années 1920, vernisseur et militant communiste, et de Jeanine née Vincent, qui restait au foyer après avoir été vendeuse aux 100 000 chemises, Gérard De Lima était le cinquième de six enfants (trois frères et deux sœurs). Ses parents, tous deux croyants non pratiquants, se séparèrent au cours de son enfance et sa mère, restée seule avec ses enfants, prit un emploi de retoucheuse. Gérard De Lima, qui passa les vingt-deux premières années de sa vie dans le faubourg Saint-Antoine, fréquenta l’école primaire de la rue Trousseau (XIe arr.) et obtint le certificat d’études primaires. En 1958, il entra comme apprenti ajusteur-outilleur aux établissements Arnoux, rue du Surmelin (XXe arr.), entreprise d’une vingtaine de salariés fabriquant des outils à découper et à emboutir. Ayant obtenu le CAP d’ajusteur-outilleur en 1961, il travailla comme OP2 dans la même usine jusqu’en décembre 1962. De janvier 1963 à avril 1964, soutien de famille, il effectua son service militaire dans l’artillerie antiaérienne au Fort de Romainville (Seine-Seine-Saint-Denis) après avoir fait ses classes à Valence (Drôme). Après l’armée, il revint quelque temps chez Arnoux, puis travailla chez ETUMECO, fabriquant de jouets et de boîtes de peinture, puis chez MEMO, fabriquant de moules pour matière plastique, deux entreprises situées dans le XIe arrondissement.

Ayant découvert la JOC par l’intermédiaire de ses frères et sœurs, Gérard De Lima y adhéra lorsqu’il était apprenti et devint rapidement responsable de l’équipe du Bon-Pasteur (XIe arr.). Environ un an plus tard, il intégra l’équipe de la fédération Paris-Est dont il fut ensuite le président. Sollicité pour devenir permanent, il prit ses nouvelles fonctions en septembre 1965 au sein du secteur de la région parisienne, avec la responsabilité de suivre trois fédérations : Paris-Nord, Paris-Est et Paris-Ouest. Les autres permanents de l’équipe du secteur étaient alors Christian Bernard*, André Delangle*, Jean-Claude Monville* et Daniel Quentin*. Sur le plan national, il était rattaché à la branche « apprentis » (14-17 ans) et participait à la rédaction de son bulletin, De nos mains. Il participa également à la préparation et au déroulement (comme responsable du matériel) de Paris 67, grand rassemblement organisé du 30 juin au 2 juillet à l’occasion du 40e anniversaire du mouvement. Son mandat de trois ans arrivant à son terme, il quitta la JOC en juin 1968 et se maria le 15 du même mois, à Paris (XIIe arr.), avec Danielle Leblanc*, aide comptable chez Air France et elle-même ancienne permanente de la JOCF ; quatre enfants allaient naître de cette union (Olivier en 1969, Patrice en 1971, Hervé en 1972 et Christelle en 1975). Le couple s’installa à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) puis, l’année suivante, à Créteil (Val-de-Marne).

Au chômage jusqu’en octobre 1968, Gérard De Lima entra ensuite à la RATP comme receveur rattaché au dépôt d’autobus de Clichy (Hauts-de-Seine), très éloigné de son domicile. Il obtint l’année suivante sa mutation au dépôt d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) puis, cinq ou six ans plus tard, fut affecté au dépôt de Créteil. Vers 1971-1972, la profession de receveur étant appelée à disparaître, il suivit une formation d’un mois et devint machiniste. D’abord hors-ligne pendant onze ans, il fut ensuite attaché à la ligne d’autobus n° 317 (Préfecture de Créteil-Pont de Mulhouse à Nogent-sur-Marne). Il termina sa carrière comme contrôleur (agent de maîtrise) et partit à la retraite en 1998.

Gérard De Lima avait adhéré à la CGT en 1970 et y milita activement. Secrétaire général de la section syndicale du dépôt de Créteil, il fut rapidement élu à la commission exécutive du Syndicat du personnel d’exécution du réseau routier (environ 3 000 adhérents à l’époque), puis à son bureau exécutif. Il devint alors permanent syndical et le resta près de quinze ans, avec différentes responsabilités : élu à la CP3 (commission du comité d’entreprise examinant les revendications non salariales pour l’ensemble du réseau routier), il en fut le secrétaire avant d’occuper la même fonction au sein de l’Union syndicale CGT de la RATP regroupant les différents syndicats (réseau ferré, réseau routier, ateliers...), puis d’être secrétaire général du Syndicat du personnel d’exécution du réseau routier pendant cinq ans. Parallèlement, il fut élu au conseil économique du comité d’entreprise.

Sur le plan fédéral, il siégea à la commission de branche « transports en commun », puis à la commission exécutive de la Fédération CGT des Transports. Devenu agent de maîtrise, il adhéra à l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (UGICT-CGT) de la RATP. Enfin, depuis 1998, il adhère à l’Union syndicale des retraités (USR) de la RATP.

Le militantisme syndical de Gérard De Lima fut également interprofessionnel. Il siégea ainsi pendant une dizaine d’années à la commission exécutive de l’Union départementale CGT du Val-de-Marne. Depuis sa retraite, il participe à l’Union locale CGT de Créteil.

Sur le pan politique, Gérard De Lima fut d’abord proche du PSU à Créteil puis s’en détacha. Il adhéra au Parti communiste en 1972. Membre de la section de Créteil (il l’est toujours en 2008), il siégea au comité de section du PCF du Val-de-Marne pendant trois ans au début des années 1980.

Membre de l’ACO depuis son mariage, participant avec son épouse à l’équipe de Créteil, il fut responsable de secteur au cours de deux périodes différentes. Sollicité pour devenir permanent au secrétariat national, il obtint, grâce à l’intervention de la CGT, sa mise à disposition par la RATP et prit ses fonctions en 1992. On lui confia la responsabilité de la Lorraine, du Languedoc-Roussillon, du Limousin et de la Picardie. Il écrivit également dans les publications de l’ACO, Témoignage et Repères. Lors de la 16e Rencontre nationale (Brest, 13-15 mai 1994), il fut élu secrétaire général de l’ACO, fonction qu’il conserva jusqu’à la rencontre nationale suivante (Toulouse, 8-10 mai 1998), correspondant à son départ à la retraite, et fut remplacé à ce poste par Bernard Grapotte. En 2008, il est toujours membre d’équipe à Créteil et accompagne une équipe de partage ACO de la paroisse Saint-Pierre-du-Lac.

Après son départ à la retraite, Gérard De Lima prit des responsabilités dans son diocèse. Sollicité par Daniel Labille, évêque de Créteil, pour être laïc chargé de mission, il suivit une formation de deux ans puis fut, pendant six ans, le premier laïc assumant la responsabilité de délégué diocésain à la Mission ouvrière. À ce titre, il siégea au conseil épiscopal.

Depuis 2006, Gérard De Lima participe au CCFD dont il avait été membre du conseil national lorsqu’il était permanent de l’ACO. Il s’occupe également du catéchuménat pour des jeunes depuis une vingtaine d’années et fait partie, avec un ami diacre, d’une petite équipe qui s’efforce de fédérer des actions de solidarité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22057, notice DE LIMA Gérard, Jean par Éric Belouet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Éric Belouet

SOURCES : Arch. JOC, fichier des anciens permanents. — Témoignage de l’intéressé, 11 avril 2008. — État civil de Paris (XIe arr.).

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