DELLANDRÉA Louis, Victor

Par Pierre Schill

Né le 20 juin 1886 à Darney (Vosges), mort le 4 mai 1966 à Ottange (Moselle) ; mineur de fer et de charbon ; militant socialiste puis communiste ; syndicaliste, secrétaire de la CGT, président du syndicat CGT des veuves et retraités des mines de fer de Lorraine, membre de la commission administrative de l’UD-CGT de la Moselle ; administrateur puis président de la Société de secours minière d’Hayange (Moselle) ; conseiller municipal puis maire d’Ottange.

Fils de Louis Dellandréa, mineur, et de Marguerite née Vancon, Louis Dellandréa se maria en juin 1910 à Crusnes (Meurthe-et-Moselle) avec Adrienne née Feltgen. Ils eurent trois enfants ; suite au décès de son épouse en 1919, il se remaria le 31 décembre 1928 à Rumelange (Luxembourg) avec Marie née Olinger.
Quittant ses Vosges natales, Louis Dellandréa entama très jeune une carrière de mineur de fer à la mine Aachen d’Ottange puis à la mine de Bouligny (Meuse) et devint mineur de charbon à Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais). Il prit sa retraite de mineur de fer des mines d’Ottange le 15 janvier 1943.
Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, militant de l’ARAC, il s’engagea au sein du syndicat CGT des mineurs de fer de Lorraine dont il devint le secrétaire permanent.
Parallèlement à son engagement syndical, Louis Dellandréa joua aussi un rôle politique important dans le Pays-Haut mosellan où il milita au Parti socialiste puis au PC. Il fut élu au conseil municipal d’Ottange à partir de mai 1935 et il le resta, la période de guerre et d’annexion à l’Allemagne nazie exceptée, jusqu’au 27 mars 1965. Il fut élu maire de sa commune en mai 1953. Il démissionna à l’âge de soixante-dix-neuf ans de ses différentes fonctions ne conservant que celle de président du syndicat CGT des veuves et retraités des mines de fer de Lorraine.
Il fut candidat aux élections cantonales d’octobre 1937 dans le canton de Fontoy. Candidat socialiste, il obtint au premier tour 721 voix sur 3 644 électeurs inscrits. Arrivé en deuxième position, il maintint sa candidature au second tour et obtint 1 395 voix sur 2 955 suffrages exprimés contre 1 560 voix à Albert Gérardot (URD, droite) qui fut réélu.
Le 13 octobre 1939, il fut évacué à Bouligny (Meuse).
Son nom figurait dans le compte rendu d’interrogatoire d’Alphonse Rieth* arrêté par la Gestapo en octobre 1940. Le secrétaire général du Syndicat confédéré des mineurs de Moselle y décrivait dans le détail les structures de la CGT mosellane et celle de la fédération des mineurs dont il était le secrétaire général. Louis Dellandréa était présenté comme membre du bureau de la section syndicale d’Ottange. Le compte rendu mentionne à propos de ses orientations politiques : « socialiste ». Il était aussi présenté comme l’un des principaux dirigeants de la fédération CGT des mineurs de Moselle.
Probablement revenu en Moselle une nouvelle fois annexée à l’Allemagne après l’armistice, il retravailla à la mine d’Ottange puis fut expulsé par les Allemands le 13 octobre 1943 et se réfugia dans le Lot-et-Garonne puis à Saint-Léger-de-Montbrillais (Vienne). Il put revenir en Moselle au début du mois de septembre 1945 pour reprendre ses activités syndicales et politiques.
Au congrès départemental de 1951, il fut élu à la commission administrative de l’UD-CGT de la Moselle.
Il figurait en septième et dernière position sur la liste communiste aux élections législatives du 17 juin 1951. La liste obtint 45 353 voix sur 278 653 suffrages exprimés (16,4 %) pour 278 653 votants sur 356 378 électeurs inscrits. Seul Pierre Muller* qui menait la liste fut élu. Louis Dellandréa était alors vice-président de la Fédération régionale des mineurs.
Il se présenta sur la liste communiste aux élections au Conseil de la République du 18 mai 1952. Il obtint 170 voix sur 1 849 suffrages exprimés pour 1 856 votants sur 1 882 électeurs inscrits.
Élu administrateur de la Société de secours minière d’Hayange (Moselle) de 1946 à 1955. Il fut élu au poste de président de son conseil d’administration du 28 juin au 27 octobre 1955.
Il décéda à l’âge de quatre-vingt-ans et son enterrement, le 7 mai 1966 à Ottange, fut l’occasion pour la population et les nombreuses délégations syndicales et politiques de lui rendre un dernier hommage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22068, notice DELLANDRÉA Louis, Victor par Pierre Schill, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle : 303 M 77 ; 145 W 28 ; 151 W 823 ; 458 W 155 ; 1330 W 265 et 266. — Renseignements fournis par Frédéric Dellandréa, son petit-fils. — Thionviller Neueste Nachrichten, 15 mai 1935. — Le Lorrain, 13 mai 1935. — Le Républicain Lorrain, 28 avril 1953, 10 et 16 mars 1959, 5 et 8 mai 1966. — E.-L. Baudon, Les Élections en Moselle, 1919-1956, Metz, 1956. — Gérard Diwo, Les formations politiques en Moselle (21 octobre 1945-17 juin 1951), thèse de doctorat d’histoire sous la direction d’Alfred Wahl, Université de Metz, 1992, 2 tomes. — Dominique Andolfatto, La syndicalisation en France depuis 1945. Annexe : l’Union départementale CGT de la Moselle (de la Libération à nos jours), CERAT, Université Pierre-Mendès-France, Saint-Martin-d’Hères, 1996. — Luitwin Bies, Gestapo contra CGT Lothringen. Die Auskünfte des Alphonse Rieth von 1940, Saarbrücken, VVN-Bund der Antifaschisten, Landesverband Saar, 2000. — Notice DBMOF, par Étienne Kagan.

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