Par Jacques Girault
Né le 29 novembre 1907 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), mort le 22 juillet 1976 à Longjumeau (Essonne) ; instituteur ; militant socialiste puis communiste au Maroc ; militant communiste des Landes.
Fils d’un militaire en expédition au Tonkin au moment de la naissance, Gaston Delmas était entré à l’École normale d’instituteurs de Dax (Landes) en 1923 et avait obtenu le brevet supérieur. Après avoir effectué son service militaire dans la Légion étrangère comme sergent, il resta au Maroc de 1930 à juillet 1951 comme instituteur à Port-Lyautey (Kenitra). Il se maria en juillet 1930 à Tarbes (Hautes-Pyrénées).
Il adhéra au syndicat affilié à la Fédération unitaire de l’enseignement en 1930. Il fut le secrétaire de la section syndicale de Port-Lyautey jusqu’en 1936, année où il fut, en, raison de son activité antifasciste déplacé à Mogador (Essaouira), avant d’être, en octobre 1936, nommé à Casablanca. Il entra alors au conseil syndical de la section marocaine du Syndicat national des instituteurs.
Gaston Delmas fut de 1930 à 1938 membre du Parti socialiste SFIO au Maroc et occupa la responsabilité de secrétaire de la section de Port-Lyautey puis de secrétaire général de la Fédération socialiste de 1934 à 1937. Militant de la Gauche révolutionnaire, proche des milieux nationalistes, il quitta le parti après les accords de Munich et se rapprocha des communistes qui, souvent, étaient des anciens socialistes SFIO.
Mobilisé dans la Légion étrangère, il fut envoyé en janvier 1940 sur la Ligne Maginot. Démobilisé en août 1940, de retour au Maroc, il fut révoqué de son poste d’instituteur et placé en résidence surveillée à Kasbah Tadla (Maroc central) où il exploita un lopin de terre. Proche du mouvement de résistance Libération, il rejoignit le Front national puis adhéra au Parti communiste marocain en 1941 (selon ses indications données en 1952) ou en 1943 selon A. Ayache. Lors du débarquement américain au Maroc, le 8 novembre 1942, il fut interné à El Hadjeb pendant deux mois et demi.
Gaston Delmas se remaria en novembre 1948 à Casablanca avec Marcelle Lemaire, militante communiste. Il retrouva son poste d’instituteur à Casablanca. Dirigeant du PCM, collaborateur de sa presse, membre du comité central, il jouait alors un rôle de premier plan. En mai 1951, il fut exclu de l’instance dirigeante pour "déviations colonialistes". Selon le jugement de Thévenin*, il aurait été victime du « groupe activiste », composé d’« agents de l’ennemi » qui éliminèrent « un élément gênant dans leur travail de liquidation du PCM ».
Veuf, Delmas, malade, sanctionné à nouveau, dut quitter le Maroc en octobre 1950 et rentra en France. Instituteur à l’école de garçons de Laluque (Landes), membre de la section du SNI dans les Landes, il fut le secrétaire de la section départementale de la FEN-CGT de 1951 à 1954.
Membre du bureau, puis secrétaire à partir de 1959, de la section communiste d’Aire-sur-Adour, Gaston Delmas entra au comité de la fédération communiste en 1953 et y resta jusqu’à la conférence fédérale de 1964.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Notice DBMOF et le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier Maghreb : Maroc, par Albert Ayache. — Albert Ayache, Histoire du mouvement syndical au Maroc t. I, 1919-1942.