DELMAS Louis [DELMAS Jean, Louis]

Par Jacques Girault

Né le 3 septembre 1906 à Montaigu-de-Quercy (Tarn-et-Garonne), mort le 23 mars 2002 à Montauban (Tarn-et-Garonne) ; instituteur ; syndicaliste du SNI ; militant socialiste ; maire de Montauban ; conseiller général ; député du Tarn-et-Garonne (1962-1968).

Louis Delmas
Louis Delmas
Député

Fils d’un instituteur, Louis Delmas, élève de l’Ecole normale d’instituteurs de Montauban à partir de 1924, devint instituteur dans le Tarn-et-Garonne et adhéra au Syndicat national (CGT) en 1928. Instituteur à Moissac, il était membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs à la fin des années 1930 jusqu’en 1940. Favorable aux accords de Munich, il fut gréviste le 30 novembre 1938.

Louis Delmas, secrétaire de sa section, devint secrétaire adjoint de la Fédération SFIO sous le Front populaire.

Après la guerre, marié en août 1945 à Montauban, instituteur à l’ancien collège de Montauban, il fut le secrétaire général de la section départementale du SNI. Elu au conseil départemental de l’enseignement primaire en 1951, à l’appel du SNI, il démissionna collectivement pour protester contre la politique répressive du gouvernement et sa politique antilaïque à la fin de 1953. Il fut réélu en janvier 1954.

Lors du congrès national du SNI à Paris, le 19 juillet 1950, Louis Delmas se prononça dans son intervention contre le maintien de classes primaires dans les lycées. Après le rapport de Denis Forestier, au congrès de 1951 consacré au pouvoir d’achat, il intervint sur la question des allocations familiales qui pouvaient apparaître comme « un revenu annexe ». Au congrès de Pau, le 17 juillet 1953, il traita des constructions scolaires. Lors du congrès de 1959, dans la discussion du rapport moral, le 7 juillet, il mit en garde à propos des revendications sur les indices terminaux. Parallèlement, il était le secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale jusqu’en 1960. Directeur d’école en 1958, il partit à la retraite en 1962.

Toujours militant socialiste SFIO, Louis Delmas figura sur la liste socialiste SFIO aux élections législatives de 1951. Les résultats furent mauvais et le secrétaire de la fédération Ségalas* dans une lettre à la direction du Parti, le 11 novembre 1951, suspectait Delmas d’être favorable à « la constitution de noyau du parti Paul Faure, car il voudrait exploiter le recul de la SFIO ».

Secrétaire adjoint de la Fédération SFIO, Delmas devint député de la première circonscription (Montauban) en novembre 1962, avec 19 652 voix sur 52 179 inscrits après avoir obtenu 8 661 voix au premier tour. Candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste en 1967, il obtint 1 807 voix sur 54 374 inscrits au premier tour et fut réélu le dimanche suivant avec 23 972 voix. Candidat en 1968, après avoir réuni 14 934 voix sur 53 557 inscrits, il fut battu au deuxième tour avec 20 091 voix. En 1972, candidat du Parti socialiste, il recueillit 16 852 voix sur 56 470 inscrits et 24 094 voix au deuxième tour, battu de 37 voix par le député sortant de droite. Candidat lors d’une élection sénatoriale partielle en 1975, il arriva en tête au premier tour avec 195 voix et progressa au deuxième tour avec 256 voix, battu d’une dizaine de voix. Sur la liste socialiste aux élections sénatoriales de 1977, il recueillit 180 voix.

Conseiller général du canton de Montauban-Ouest en 1963, Delmas fut réélu en 1970, en 1976, en 1982 et devint vice-président du conseil général en 1970. Le 24 mars 1982, il fut élu président du conseil général au bénéfice de l’âge, au troisième tour, contre le candidat du Mouvement des radicaux de gauche.

Maire de Montauban en 1965, Delmas fut réélu en 1971 et en 1977. Il était aussi conseiller régional de la région Midi-Pyrénées.

Son premier mandat fut consacré en priorité au logement et de 1965 à 1970, 2 603 logements collectifs furent construits. La voirie aussi fut améliorée. Toulouse devenant une métropole d’équilibre dans le schéma régional d’urbanisation allant de Montauban à Muret, une zone industrielle au Nord de Montauban est créée. Le second mandat permit d’approfondir ces actions (5 000 logements construits dont 2 000 HLM, stations d’épuration et de pompage, création d’une école de musique, modernisation du théâtre municipal, construction de la bibliothèque, restauration et aménagement de l’Ancien Collège, piscine, stades, boulodromes.

Ses obsèques religieuses furent célébrées dans l’église de Valence d’Agen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22083, notice DELMAS Louis [DELMAS Jean, Louis] par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 21 avril 2022.

Par Jacques Girault

Louis Delmas
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Député

SOURCES :
Arch. Mun. Montauban (Pascal Leroy). — Arch. OURS, fédération socialiste SFIO, Tarn-et-Garonne. — Arch. Fondation Jean Jaurès, 12 EF 82. — Presse syndicale et nationale. — Renseignements fournis par l’intéressé en 1977 et 1982. — France Féral et Dominique Porté, Histoire de Montauban, dirigée par Daniel Ligou, Toulouse, Privat, 1992.

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