JULLIEN Henri [Pseudonyme dans la Résistance : Louis]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 20 août 1891 à Ochiaz (Ain), abattu le 16 août 1944 à Vienne (Isère) ; militaire de carrière retraité, cultivateur ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant

Henri JULLIEN
Henri JULLIEN
Source : Collection Médiathèque Le Trente, Vienne ; Vienne Libre n°11, 11 novembre 1944

Henri Jullien était le fils de Pierrette, Céline, Jullien.
Son parcours militaire fut singulier : Engagé volontaire dans la Marine le 26 mars 1909, il déserta le 24 juillet 1912 alors qu’il était affecté au navire-école "Brennus".
Le 7 mai 1913, il s’engagea dans la Légion Étrangère sous une fausse identité et servit en Algérie et au Tonkin.
En 1915 il revint en France pour combattre contre l’Allemagne.
En 1916, il fut amnistié de sa désertion et maintenu par mesure exceptionnelle au 1er régiment Étranger où il était caporal.
Il passa 7ème régiment de tirailleurs le 16 juin 1917 et fut promu sergent le 7 octobre 1917.
Il passa ensuite au 11ème régiment de marche de tirailleurs et fut promu adjudant le 1er décembre 1918 et adjudant-chef le 1er mars 1919.
Il se rengagea et servit dans l’armée du Levant, en Turquie et en Syrie, jusqu’en 1921, puis dans l’armée d’occupation de la Rhénanie jusqu’en 1924.
Réformé temporaire pour une amibiase chronique, il fut admis à faire valoir ses droits à la retraite proportionnelle en 1926.
Durant sa carrière militaire, il fut décoré de la Croix de guerre avec palme, de la Médaille militaire avec palme et de la Médaille coloniale.

Il épousa Marie, Alphonsine, Anna Gudin. Ils eurent deux enfants.
La famille habitait à Vienne (Isère), Mas de Charavel.
Henri Jullien était devenu cultivateur.

Il entra dans la Résistance et fit partie du secteur 6 (Vienne) de l’AS-Rhône à partir du 15 janvier 1943 dans les Groupes Francs de Vienne (Compagnie Balme), puis sous les ordres du commandant Borel qui le nomma lieutenant.
Chargé du ravitaillement du maquis de Leveau, entre Vienne et Chuzelles (Isère), il effectua aussi plusieurs coups de main et et stocka dans sa ferme du matériel destiné à la Résistance, notamment des caisses de chaussures provenant de l’usine Pellet.
Il hébergea également un enfant juif, placé chez lui par l’Oeuvre de secours aux enfants (O.S.E.).
Le 16 août 1944, alors qu’il cherchait du ravitaillement, il fut arrêté rue de Bourgogne à Vienne par un groupe de miliciens qui le conduisirent place Saint-Pierre et le contraignirent à monter dans un camion. Henri Jullien se débattit et réussit à s’enfuir mais fut abattu par une sentinelle allemande qui était en faction devant la chambre de commerce.

Il obtint la mention "Mort pour la France" et son grade de lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur fut homologué à titre posthume avec prise de rang au 1er juillet 1944.
Il fut également homologué interné résistant.

Son nom figure sur la plaque apposée sur le mur de la chambre de commerce de Vienne sur le lieu où il trouva la mort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220837, notice JULLIEN Henri [Pseudonyme dans la Résistance : Louis] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 5 décembre 2019, dernière modification le 2 mai 2021.

Par Jean-Luc Marquer

Henri JULLIEN
Henri JULLIEN
Source : Collection Médiathèque Le Trente, Vienne ; Vienne Libre n°11, 11 novembre 1944

SOURCES : Mémorial de l’oppression : 3808 W 659 — SHD Vincennes, GR 16 P 314663 — AVCC Caen, AC 21 P 578083 (à consulter) — Arch. dép. Ain, RMM, 1R0151 — Jean-Daniel Berger, Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, tome 1, Juin 1940-juin 1944, tome 2, Juin-septembre 1944, Impressions Modernes (Guilherand-Granges) ; 2001 — Mémorial GenWeb — Mémoire des hommes — État civil

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