ESPAGNOL Henri, Maxime

Par Michel Thébault

Né le 6 novembre 1921 à Teilhède (Puy-de-Dôme), exécuté sommairement le 15 juillet 1944 à Feyt (Corrèze) ; ouvrier agricole ; résistant FFI.

Henri Espagnol était le fils de Joseph Espagnol, âgé de 35 ans, cantonnier et d’Henriette Dubois âgée de 30 ans. Son père Joseph Espagnol né le 9 décembre 1885 à Saint-Hilaire-la-Croix (Puy-de-Dôme), était un ancien combattant de la guerre 1914 - 1948, mobilisé dans l’infanterie au 105ème Régiment d’Infanterie, blessé à Verdun en juillet 1916. Démobilisé le 26 avril 1919, il vint s’établir à Teilhède où naquit son fils Henri en 1921. Celui-ci fut placé très jeune comme domestique agricole. Au recensement de 1936, n’ayant pas encore 15 ans, il travaillait comme domestique, ouvrier agricole chez M. Henri Giron cultivateur au lieu-dit Le Sopt, commune de Condat-lès-Montboissier. La loi du 18 janvier 1941 institua les chantiers de jeunesse de façon permanente. Le stage de huit mois devint obligatoire pour tous les jeunes gens des classes d’âge concernées auparavant par le service militaire. Henri Espagnol, appartenant à la classe 41, fut donc affecté à un chantier de jeunesse du 4 novembre 1941 au 30 juin 1942. Célibataire, il était toujours en 1944 domicilié officiellement à Condat-lès-Montboissier. Il s’engagea dans la Résistance à une date et dans un groupe inconnus (aucun certificat précis d’appartenance n’a pu être joint à son dossier AVCC).

Début juillet 1944, la brigade mobile de répression du général Kurt von Jesser composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police fut chargée de réprimer et d’anéantir les maquis de la région, d’abord dans le secteur du Mont-Mouchet, puis dans le Cantal, où les combats durèrent jusqu’au 8 juillet. Les menaces sur les axes stratégiques Clermont-Ferrand – Limoges et Clermont-Ferrand – Tulle amenèrent alors l’État-major allemand à diriger la brigade Jesser vers le Limousin. L’une des colonnes (colonne rapide du commandant Coqui, régiment de sécurité motorisé n°1000), parvint à Eygurande (Corrèze) le 9 juillet en fin d’après-midi et commença le 10 juillet 1944 des opérations de ratissage dans le secteur de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme), Eygurande (Corrèze) et La Courtine (Creuse).
Gravement blessé, Espagnol fut ramené par Antonin Sauva alias Tonin. Les circonstances de l’arrestation d’Henri Espagnol ne sont pas connues mais il fut conduit à Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme). Il fut ensuite le 15 juillet 1944, conduit avec deux autres prisonniers Élie Cantin et Frédéric Foerster à la gare de Merlines (Corrèze), à une dizaine de kilomètres de Bourg-Lastic. Le soir même, vers 22 heures les trois résistants furent emmenés en camion, à proximité, sur la commune de Feyt, à la limite du Puy-de-Dôme en revenant vers Bourg-Lastic. Ils furent exécutés sommairement au lieu-dit Veyrières, au bord de la route nationale 89. Son corps ne fut pas, dans un premier temps, identifié, et fut inhumé au cimetière d’Eygurande (Corrèze). Après identification, son corps n’ayant pas été rapatrié par sa famille, fut exhumé le 13 octobre 1958 sur décision du Ministère des Anciens Combattants et transféré à la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente) où il repose depuis lors, carré D, rang 17, tombe 477.

Il obtint la mention mort pour la France mais son nom semble n’être inscrit sur aucun monument aux morts, ni aucune plaque mémorielle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221000, notice ESPAGNOL Henri, Maxime par Michel Thébault, version mise en ligne le 10 décembre 2019, dernière modification le 3 mai 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 180482 — Mail de Michel Bertrand, le 3 mai 2021. — Arch. Dép. Puy-de-Dôme (état civil, registre matricule, recensement 1936) — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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