CHASTAGNOL François, Jean, Marcel

Par Michel Germain

Né le 17 septembre 1923 à Arcachon (Gironde), exécuté sommairement le 13 novembre 1943 à Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie) ; réfractaire au STO ; résistant dans les FTPF.

Fils de Baptiste Fernand Marcel Chastagnol et de son épouse Emilie Marie Charlotte Delile. François Chastagnol habitait 16 rue du Hasard, à Versailles (Seine-et-Oise).
Directement concerné par la loi du 16 février 1943 instituant le S.T.O., il devint réfractaire et gagna les montagnes de Haute-Savoie. On le retrouva à l’automne avec les jeunes « cantonnés » au camp du Mont, au-dessus de Saint-Jeoire-en-Faucigny.
Le 11 novembre 1943, les résistants, tant A.S. que F.T.P., organisèrent une émouvante et interdite cérémonie au monument aux morts de Saint-Jeoire. Le soir, un jeune homme du nom de Lhotz, qui pensait pouvoir entrer en contact avec un Allemand de Cluses, rencontra une fille (qui travaillait pour la Gestapo) et tomba dans un guet-apens. Torturé, il fut obligé de conduire les nazis au camp du Mont. Très rapidement dans la nuit, les soldats cernèrent les chalets du Mont de Chounaz. Lhotz cria ; il fut abattu (on ne sait pas ce qu’il devint, son corps n’ayant jamais été retrouvé). Si certains jeunes réussirent à s’enfuir, d’autres furent arrêtés et fusillés contre le chalet : Cornuault et Joseph Perez. Le premier s’en sortit grâce à l’intervention rapide de Jean Carrier* et du docteur François Rubin ainsi que des villageois. Après avoir été réanimé Cornuault, qui a une jambe sectionnée, fut transporté à l’hôpital de La Tour. Le second fut tué sur le coup. Le docteur Rubin constata la mort. Le maire Emile Canel, sur la foi des documents trouvés sur le jeune homme, enregistra le décès le 13 novembre et l’inscrivit sous le numéro 24 dans le registre de l’état civil sous ce nom de Joseph Perez.
Ce n’est qu’après la guerre qu’on apprit sa véritable identité. François Chastagnol était membre de la compagnie F.T.P. 93-05. La rectification ordonné par le Tribunal civil de Bonneville en date du 4 septembre 1945 précise que François Chastagnol « …faisait partie du camp de résistance du Mont, commune de Saint-Jeoire et il a été tué lors de l’attaque du dit camp par les Allemands effectuée ledit jour 13 novembre 1943…. »
François Chastagnol fut reconnu « Mort pour la France » le 6 mars 1946 (dossier n° 558 162) et soldat des F.F.I. le 17 février 1947. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221053, notice CHASTAGNOL François, Jean, Marcel par Michel Germain, version mise en ligne le 11 décembre 2019, dernière modification le 11 décembre 2019.

Par Michel Germain

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — SHD Vincennes GR 16 P 122996, et Caen-AVCC, AC 21 P 42926.

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