Par Eric Panthou
Né le 19 mai 1924 à Espinasse-Vozelle (Allier), exécuté sommairement par fusillade le 14 août 1944 à Prémilhat (Allier) ; chauffeur-mécanicien ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).
Fils d’Alfred, mécanicien puis employé au PLM, né à Gannat (Allier) et de Marie, née Delafontaine à Saint-Angel (Corrèze), Roger Tantôt était né chez ses grands-parents, Antoine et Annette Tantôt, domiciliés au lieu-dit Les Creux.
Chauffeur-mécanicien, célibataire, il habitait rue Saint-Jean à Clermont-Ferrand. Ses parents étaient également domiciliés dans cette commune à sa naissance et y demeuraient encore au moment de l’Occupation.
Pendant la seconde guerre mondiale, il part pour le STO en Allemagne. Il s’évade en camions et revient à Espinasse-Vozelle chez sa grand-mère par différents moyens.
Celle-ci lui demande de ne pas rester chez elle, de peur que les Allemands, qui sont tout près, ne le découvrent. Il va se cacher pendant un mois au Domaine de La Chaise à Espinasse-Vozelle, chez la famille d’Alphonse Bernard, cultivateur pour Monsieur Soucachet. On lui aménage une cachette dans les bottes de paille ou il peut se réfugier en cas d’alerte. Au bout d’un mois, il annonce à toute la famille qu’il part rejoindre le maquis à Veauce (Allier).
Il rejoignit la Résistance sous le pseudonyme de Papillon au sein de la 3ème Compagnie FTP de l’Allier le 6 juin 1944 (FTP Camp Jean-Drouillat et FTP Camp Marceau). Il a participé à plusieurs actions dont l’expédition contre l’hôtel de l’Écu à Montluçon. Il avait le grade d’adjudant et relevait du Camp Jean Drouillat.
Selon l’historique du camp Drouillat et les mémoires de Roger Sandrier, une opération allemande eut lieu le 27 juillet 1944 dans le secteur d’Echassières où se trouvait l’effectif complet du camp Drouillat ainsi que des membres de l’Armée Secrète. Les hommes étaient en position pour riposter à une éventuelle attaque allemande puis repartirent au bout de deux heures. Une dizaine parmi eux décida de retourner au pont près du garde-voie pour récupérer du matériel. Là, ils virent au loin un camion allemand bâché. C’est alors que surgit une voiture immédiatement arrêtée près de la gare de Lapeyrouse (Puy-de-Dôme). Trois résistants furent arrêtés. Roger Tantôt et Jean Lafontaine, alias Caramel, tous les deux du camp Drouillat, et une femme, dont on ignore l’identité, agent de liaison. Les Allemands relâchèrent la femme tandis que les deux hommes furent emmenés. Le matériel des FTP fut récupéré par les Allemands.
Incarcéré à la caserne Richemont à Montluçon (Allier), il en fut extrait le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, avec 41 autres prisonniers, civils ou résistants pris comme otage et détenus au même lieu. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés, en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive.
Reconnu “Mort pour la France”, il a été homologué FFI en tant que membre du camp Marceau pour la période du 6 juin au 27 juillet 1944. Il a reçu la carte d’Interné-Résistant (DIR). Le 17 décembre 1952 il a reçu la carte de combattant volontaire de la Résistance (CVR) à titre posthume.
Son nom figure sur la stèle commémorative de Prémilhat ainsi que sur une plaque commémorative de l’église Jeanne d’Arc à Clermont-Ferrand.
Par Eric Panthou
SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 28 : crimes de guerre à Montaigut .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 9298, dossier demande attribution carte CVR à Roger Tantôt .— SHD Vincennes, GR 16 P 563504, dossier Roger Tantôt (non consulté) .— AVCC Caen, AC 21 P 680200, dossier Roger Tantôt (non consulté) .— Roger Sandrier, Avant l’oubli...Résistance, 2014 .— Mémorialgenweb .— état-civil Espinasse-Vozelle .— Compléments par Patrick Auger qui a recueilli le témoignage d’un des fils d’Alphonse Bernard. — État civil.