DELOURME Pierre

Par Alain Prigent

Né le 27 mai 1916 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), mort le 28 décembre 1976 à Saint-Brieuc ; mécanicien puis sous-chef d’usine EDF ; résistant ; militant cégétiste et communiste des Côtes-du-Nord et de la Manche ; emprisonné le 11 mai 1950 pendant sept mois à La Santé pour avoir participé à une manifestation contre la guerre d’Indochine en gare de Saint-Brieuc, acquitté par le Tribunal militaire de Paris le 30 janvier 1951 avec ses onze autres camarades.

Après avoir travaillé comme mécanicien au garage Janvier, cet ancien FFI entra comme mécanicien puis devient chef de garage à EDF dans le chef lieu des Côtes-du-Nord. Il fut arrêté le 11 mai 1950 à l’issue d’une manifestation en gare de Saint-Brieuc contre le passage d’un train en provenance de Brest et transportant des tourelles de canon à destination de Rochefort, avec son camarade Francis Auffret, militant EDF comme lui. Avec neuf autres responsables de la CGT et de la fédération communiste des Côtes-du-Nord, il fut emprisonné pendant sept mois à la prison de la Santé. Deux autres militants entrèrent dans le même temps dans la clandestinité. Jugé à partir du 22 janvier 1951 dans le procès dit « des 12 » de Saint-Brieuc, il fut, avec ses camarades, acquitté à l’issue d’un procès ayant eu une résonance nationale, la défense citant Alain Le Léap et Charles Tillon. Les prévenus furent soutenus pendant toute cette période par de nombreuses manifestations populaires et par des témoignages lors du procès venus de tous les horizons syndicaux (CFTC) et politique (Jean Nicolas, maire de Saint-Brieuc).

Après le procès, il continua de militer syndicalement et politiquement. Élu CGT au conseil d’administration de la Caisse d’Action Sociale d’EDF, il mit en place la bibliothèque en tant que membre de la commission culture. Il fut candidat aux élections municipales en 1959 sur la liste du PCF.

Muté en 1960 au barrage hydro-électrique de Vezins (Manche), il devint rapidement sous-chef d’usine jusqu’en mai 1971, date à laquelle il prit sa retraite. Là, il continua à militer à la CGT siégeant dans les instances paritaires d’EDF en particulier au comité mixte à la production, à l’échelon Groupe Massif Central auquel était rattaché le barrage. Dans la Manche, où il résida à partir de 1960, le Parti communiste le présenta à plusieurs élections locales. Il réussit à dépasser les 5 % lors d’une élection cantonale dans le sud du département, minimum requis pour bénéficier du remboursement des frais de campagne. Il fut également membre du secrétariat puis du bureau de la section PCF de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) et membre du comité fédéral de 1964 à 1968 au moins.

Revenu en Bretagne pour y passer sa retraite, il resta fidèle à la CGT et au PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22119, notice DELOURME Pierre par Alain Prigent, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 13 août 2013.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W39. — Arch. Comité national du PCF — Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, Saint-Brieuc, 2002. — Édouard Quemper, Prison pour une belle Marseillaise, Saint-Brieuc, 2002. — L’Aube Nouvelle. — Ouest-Matin. — Notes de Pierrette Delourme, épouse Danger, sa fille, le 17 décembre 2007.

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