VILLEVAL Léon Auguste

Par Didier Bigorgne

Né et mort à Haybes (Ardennes) : 18 août 1884 – 4 septembre 1935 ; ouvrier ardoisier ; syndicaliste et militant socialiste SFIO ; trésorier de l’UD-CGT des Ardennes (1922-1925), puis secrétaire jusqu’en 1930 ; conseiller d’arrondissement (1927-1931).

Léon Villeval était le fils de Louis Joseph Villeval, ouvrier ardoisier, et d’Anne Julie Hamaïde, ménagère. Il exerçait aussi la profession d’ardoisier à Haybes quand il épousa Marie Pauline Hénon qui lui donna un fils.

Léon Villeval était avant toute chose un syndicaliste. Secrétaire du syndicat CGT des ardoisiers de Haybes, il participa au congrès de la Fédération du sous-sol le 25 juin 1920 ; il y déplora les grèves du mois de mai et réclama une consultation syndicale avant tout arrêt de travail. Après la scission syndicale de juillet 1921, l’UD-CGT des Ardennes se reconstitua au congrès de Monthermé (Ardennes) le 28 janvier 1922. Il fut élu membre de la commission exécutive et devint trésorier de l’Union départementale, poste qu’il occupa jusqu’en 1925.A cette date, il fut désigné secrétaire de l’UD-CGT des Ardennes ; il quitta sa fonction le 6 avril 1930, mais il continua de siéger à la commission exécutive. A des titres divers, il fut délégué à plusieurs congrès de la CGT. Il participa au 16ème congrès national qui se tint à Lille (25-30 juillet 1921), et aux congrès suivants qui se déroulèrent à Paris : le 17ème (30 janvier-2 février 1923), le 18ème (26-29 août 1925), le 19ème (26-29 juillet 1927) et le 20ème (17-20 septembre 1929)
.

A la fin de l’année 1925, Léon Villeval avait créé à Haybes une commission paritaire locale indexant les salaires sur le prix de l’ardoise, en fait sur la livre sterling puisque la majorité de la production du bassin ardoisier de Fumay-Haybes était exporté en Angleterre. Ce fut tout de suite une cruelle déception : le prix de vente des ardoises étant difficile à connaître, le franc baissant régulièrement par rapport à la livre, les salaires des ouvriers ardoisiers diminuèrent de 20% environ. Léon Villeval n’était pas favorable à l’action commune avec la CGTU et le Parti communiste. Il marqua d’ailleurs son opposition lors du lock-out de Château-Regnault en 1926, ce qui ne l’empêcha pas de collecter pour les ouvriers sans travail. Après la grave crise qui sévit dans les ardoisières en 1931, il présenta l’année suivante un rapport sur le chômage en exposant les orientations économiques réformistes préconisées par Léon Jouhaux.

Léon Villeval entra en politique. Secrétaire de la section socialiste SFIO de Haybes depuis 1921, il représenta son parti à l’élection complémentaire des 8-15 mai 1927 pour le conseil d’arrondissement dans le canton de Fumay. Bien qu’il ne fut pas candidat au premier tour, il fut élu au deuxième tour en recueillant 1641 voix sur 4112 inscrits et 3220 votants. Il devint alors vice-président du conseil d’arrondissement de Rocroi le 5 août 1929, poste qu’il occupa jusqu’au 27 octobre 1931.

Le nouveau statut d’élu mécontenta ses camarades syndicalistes de Léon Villeval ; ce qui ne l’empêcha pas de se présenter aux élections municipales des 5-12 mai 1929 à Haybes et d’être élu sur une liste républicaine d’union des gauches. Par contre, il ne retrouva pas son siège de conseiller d’arrondissement lors des élections générales des 18 -25 octobre 1931. Il obtint 1403 voix sur 4201 inscrits et 3343 votants au premier tour, mais il fut battu au scrutin de ballottage avec 1588 suffrages sur 3479 votants.

Léon Villeval ne se porta pas candidat aux élections municipales des 5-12 mai 1935. Il mourut quelques mois plus tard à son domicile de Haybes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221343, notice VILLEVAL Léon Auguste par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 18 décembre 2019, dernière modification le 18 décembre 2019.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : Arch. Dép. Ardennes 3 M 6, 8 et 9. — Congrès de l’UD-CGT des Ardennes, 1922 à 1930. — Le Peuple, 21 juin 1922. — Le Socialiste Ardennais, 1921 à 1931. — DBMOF, notice d’Henri Manceau.— Etat civil de Haybes

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable