BLANCARD Francisque dit Émile

Par Laurent Rauzier

Né le 5 mars 1916 à Montmerle-sur-Saône (Ain), exécuté sommairement par le SD le 29 avril 1944 à Vichy (Allier) ; militaire de carrière dans l’Armée de l’Air ; résistant au sein des Ardents.

Fils d’Émile Auguste, mécanicien, 24 ans, et de Marie Morgon, 21 ans , sans profession, Émile Blancard -prénommé en réalité Francisque à l’état-civil- se maria avec Marie avec qui il eut deux fils nés au Moyen orient dans le cadre des missions de leur père, militaire de carrière au sein de l’armée d’Orient.
Il habitait Villefranche-sur-Saône (Rhône) avant 1940. A une date qu’on ignore, il est parti en Auvergne en tant que sergent-chef au sein de l’Armée de l’Air. C’est là qu’il rejoignit la Résistance en intégrant le mouvement des Ardents.

Au cours du mois de mars 1944, une machine à écrire du service du personnel de l’Armée de l’Air disparut pour être mise au service de la Résistance. Cet acte fut accompli par les sergents-chefs Émile Blancard alias Mimile et Marcel Guittet. La disparition de l’objet fut remarquée par leur adjudant-chef, chef de service du fichier. L’adjudant-chef V. devait déclarer : « qu’il ne passerait pas sur ces histoires de résistance et demanderait des sanctions ». Il portait immédiatement l’information à sa hiérarchie jusqu’au colonel D., commandant le personnel de l’Armée de l’Air. Les protagonistes furent convoqués et sommés de restituer la machine à écrire. Niant les faits, une perquisition fut alors ordonnée dans les locaux. Il résulta de la fouille des bureaux, la découverte d’un paquet de tracts clandestins et de journaux « Libération », dans le casier appartenant à Émile Blancard. Devant l’évidence des faits, il annonça, sans hésitation, qu’ils lui appartenaient. La décision qui fut prise à l’encontre de ces deux Ardents fut leur mise en congé immédiate ainsi que celle du sergent Caron. Émile Blancard était sous les ordres du chef départemental attaché au service de renseignements et fut même chargé de missions spéciales. N’étant plus couverts par leur qualité de militaires en activité, ils furent arrêtés par les Allemands.

Émile Blancard tomba sous les balles françaises à Vichy. Il fut tué par Batissier et ses hommes, français du SD, lors d’une descente du SD à la maison de tolérance "La Féria" le 29 avril 1944 après 22 heures. Blancard et Eugène Boissezon, deux hommes du maquis, en se défendant, blessèrent le dénommé Marius Chambon, alias Hermann, chauffeur du SD de Vichy mais aussi agent actif, portant l’uniforme. Chambon fut touché d’une balle de revolver qui lui traversa la poitrine alors qu’il faisait irruption dans le salon où ils se trouvaient.

Marcel Guittet fut déporté et mourut le 5 novembre 1944.

Pour son action, le sergent-chef Blancard fut décoré de la Médaille Militaire (à titre posthume) et cité à l’ordre de l’Armée pour l’attribution de la Croix de Guerre avec palme : « appartenant à la magnifique phalange des Aviateurs de la Résistance, a dès le début de son action payé un tribut à la cause. Fidèle à son idéal, a animé par son ardent patriotisme et son esprit de sacrifice un groupe d’action dans une ville où la police ennemie était particulièrement agressive. A exécuté les missions les plus périlleuses et les sabotages les plus osés. En toutes circonstances durant la clandestinité a donné à ses camarades l’exemple du courage le plus beau et du plus entier dévouement. Est tombé en pleine action sous les balles ennemies la veille de la bataille de France ».

Selon la base Mémoire des Hommes, il appartenait à la Résistance intérieure française (RIF) en tant qu’isolé.

Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945 à Villefranche-sur-Saône.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221344, notice BLANCARD Francisque dit Émile par Laurent Rauzier, version mise en ligne le 18 décembre 2019, dernière modification le 9 janvier 2022.

Par Laurent Rauzier

SOURCES : Arch. dép. du puy-de-Dôme, 107 W 75, dossier devant la cour de Justice de Marius CHambonnet (23 novembre 1945). —SHD Vincennes, AI 1Mi 28 et GR 16 P 63080. Dossier Blancard (nc) .— Archives Mouvement des Ardents .— MémorialGenweb. — Compléments par Eric Panthou. — État-civil Montmerle-sur-Saône.

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