DELPUI André, Joachim

Par Jacques Girault

Né 4 novembre 1912 à Bargemon (Var), mort 6 juillet 2005 à Bargemon (Var) ; instituteur ; syndicaliste du SNI ; militant socialiste SFIO, maire de Bargemon (1953-1989), conseiller général du canton de Callas (1949-1955, 1961-1991).

André Delpi, deuxième à gauche,
André Delpi, deuxième à gauche,
Réception des travaux de l’hospice intercommunal à la fin des années 1950. Au premier plan, de gauche à droite, Jules Martel, André Delpui*, maire et conseiller général, Barla architecte, Orsini, chef de division à la préfecture.

Son père, originaire de Flayosc (Var), ouvrier cordonnier, et sa mère, piqueuse, s’installèrent à Bargemon, commune fabriquant des chaussures de travail. Leurs trois enfants reçurent les premiers sacrements catholiques. Son père ayant été mutilé à 80 % (œil crevé), pendant la guerre, André Delpui fut reconnu comme pupille de la Nation en 1919. Après des études à l’école primaire supérieure de Lorgues, il entra à l’École normale d’instituteurs de Draguignan en 1929.
Delpui, avec d’autres Normaliens, adhéra au Parti socialiste SFIO. Nommé instituteur à Sainte-Maxime en 1932, à Flayosc en 1933, il effectua son service militaire dans les Chasseurs alpins à Villefranche (Alpes-Maritimes) en 1933-1934. Nommé à Bargemon en 1935, en 1936, il y termina sa carrière comme directeur en 1970. Il se maria dans la commune en septembre 1936 avec une institutrice (voir Jeanne Delpui). Le couple eut deux enfants.
Membre de l’Union générale, section départementale du Syndicat national des instituteurs, délégué syndical dans les cantons de Callas et de Fayence, Delpui participa à la création d’un comité antifasciste. Membre du cercle des Travailleurs, il était un des animateurs de l’association sportive locale.
Mobilisé au début de la guerre, après avoir passé trois mois sur le front des Alpes, Delpui rejoignit le front de l’Est, puis l’Oise et fut démobilisé dans l’été 1940 en Dordogne. Il reprit son poste d’instituteur à Bargemon. Secrétaire de la commission d’épuration constituée par le conseil municipal, le 28 août 1944, il assurait le secrétariat de la section socialiste. Délégué cantonal du Parti socialiste SFIO, il se présenta à l’élection au conseil général, le 23 septembre 1945, contre le maire communiste de Bargemon, Aubin* qui fut élu.
Dans le même temps, responsable de la sous-section syndicale de Fayence, membre du conseil syndical de la section départementale du SNI depuis la Libération, réélu en 1947, Delpui en démissionna à la fin de 1949 après son élection au conseil général. Il effectua des stages à Vence dirigé par Freinet. N’étant plus conseiller général, il fut réélu au conseil syndical en janvier 1956 sur la liste « d’action et d’indépendance syndicale » recueillant dans sa circonscription la totalité des suffrages exprimés. Réélu en janvier 1958 sur une liste s’intitulant cette année-là « Pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif » qui se réclamait de la majorité du syndicat, il le fut à nouveau en 1960 sur la liste « Pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif (liste majoritaire) ». Il fut un des délégués varois au congrès national du SNI à Strasbourg en juillet 1960. Après son élection au conseil général, il démissionna du conseil syndical au début de 1961.
Pour l’élection au conseil général du 20 mars 1949, Delpui arrivait en deuxième position derrière le sortant avec 585 voix sur 1 952 inscrits. Il l’emportait au deuxième tour. Mais, lors du renouvellement, à nouveau candidat, le 17 avril 1955, il obtenait 515 voix sur 1 856 inscrits au premier tour pour être battu, avec 667 voix, par le candidat « indépendant ». Les électeurs communistes, en dépit du changement de candidat pour le deuxième tour, avaient voté pour ce dernier, ce qui fit dire que les communistes avaient préféré voter pour la droite. Il retrouva son siège, le 4 juin 1961, dès le premier tour, avec 762 voix sur 1 297 suffrages exprimés, puis l’emportait nettement en 1967 (1 120 voix sur 2 064 inscrits), en 1973, en 1979. Toutefois la victoire, en mars 1985, n’intervint qu’au deuxième tour (1 208 voix sur 2 753 suffrages exprimés au premier, puis 1 515 sur 2 829 suffrages exprimés). Il ne se représenta pas en 1991.
Delpui, au sein du conseil général, occupa diverses responsabilités. Ainsi en 1951, il était un des trois secrétaires. La même année, il participait à la troisième commission (Agriculture, Instruction publique, vœux divers) et aux commissions des transports, des bourses scolaires (il en était le rapporteur), de visite des bâtiments départementaux. Il représentait le conseil général au Conseil départemental de l’enseignement primaire, à la commission de l’inspection médicale des écoles, au Comité départemental de l’enseignement technique, au Conseil départemental des sports et loisirs, etc... À partir de 1961, il présidait la commission des travaux. Rapporteur général adjoint du budget en mars 1970, président de la commission des finances, il fut réélu rapporteur général du budget, le 4 octobre 1973, avec 29 voix sur 34 votants, responsabilité qu’il conserva en 1976. Conseiller, pendant quelques années, de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il siégeait dans les commissions des affaires culturelles et des finances.
Pour le conseil d’administration de l’association des Colonies et camps de vacances laïques varois, qui revivait avec de nouveaux statuts, sous l’impulsion du conseil général, trois conseillers généraux participaient. Delpui fut l’un d’entre eux à partir de 1955, remplaçant Henri Giraud qui fut la cheville ouvrière, parmi les élus, de cette réalisation. Quand se constitua sous l’égide du conseil général, le Comité varois des classes de neige de l’enseignement public, en 1967, il en devint le vice-président.
Dans la fédération socialiste SFIO, Delpui participait à la commission agricole, désignée au congrès de Draguignan, le 24 mars 1957, responsable de l’oléiculture. Il avait appuyé Le Bellegou* lors de l’accord conclu avec le Parti communiste pour la gestion municipale de Toulon (1953-1956). Il se prononça pour une réponse négative au référendum de l’automne 1958 mais ne passa pas au Parti socialiste autonome à la différence de Jean Charlot*.
Toujours secrétaire de la section socialiste SFIO de Bargemon, Delpui conduisait la liste socialiste aux élections municipales du 2 mai 1953 qui fut élue dès le premier tour ; seul le maire communiste sortant retrouvait son siège d’édile. Delpui devenait maire de la commune et fut régulièrement renouvelé jusqu’aux élections de 1989 où il ne se représenta pas. Ses principales réalisations pendant ce demi-siècle de gestion municipale furent l’adduction d’eau, l’électrification rurale, la voirie, la création de divers équipements (tennis, piscine, salle de réunion). Président créateur du SIVOM du canton de Callas, il assura aussi la présidence du syndicat intercommunal de l’électrification rurale.
Delpui, en 2000, soulignait sa fidélité au Parti socialiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22141, notice DELPUI André, Joachim par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 28 octobre 2021.

Par Jacques Girault

André Delpi, deuxième à gauche,
André Delpi, deuxième à gauche,
Réception des travaux de l’hospice intercommunal à la fin des années 1950. Au premier plan, de gauche à droite, Jules Martel, André Delpui*, maire et conseiller général, Barla architecte, Orsini, chef de division à la préfecture.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 13. — Arch. com. Bargemon. — Arch. J. Charlot (CHS du XXe siècle). — Presse locale et syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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