Fridefont (Cantal), 20 et 21 juin 1944

Par Eric Panthou

Le 21 juin 1944, 10 corps de résistants sont retrouvés à Fridefont, exécutés sommairement, les mains attachés dans le dos. 5 corps sont retrouvés peu après et présentés comme tués dans les mêmes circonstances. En fait, il semble que parmi ces cinq hommes certains ont été tués au combat la veille et non torturés comme les 10 premiers issus de la 12ème Compagnie.

Le 21 juin, 15 résistants arrêtés précédemment, peut-être en Lozère, à quelques kilomètres de là, furent exécutés sommairement à Fridefont (Cantal), après avoir été torturés.
Dix corps, dont neuf identifiés, furent trouvés dans un premier temps. Ces jeunes avaient été amenés par camion et exécutés ici. La plupart étaient déjà blessés avant d’être faits prisonniers. Les Allemands leur avaient lié les mains dans le dos avec du fil de cuivre reliant également leur cou de façon à ce qu’ils ne puissent faire aucun mouvement sans souffrir. Ils furent fusillés dans un pré proche du village et achevé individuellement par une balle dans la nuque : les trois frères Jacques (Joseph, Paul et Louis), Guillaume Clavot, (identifié dans un premier temps comme Clavet), Henri Boithias (identifié dans un premier temps comme Boisseras), René Janel (René Janel lors de son identification), les deux frères Chavarot (Raymond et René), René Raymond et enfin un inconnu.
5 autres jeunes furent trouvés plus loin, exécutés dans les mêmes circonstances selon l’enquête pour crimes de guerre. Trois étaient identifiés au moment de l’enquête fin 1945 : Jean Mercier, Jean Achard-Vincent (identifié comme Vincent Achard) et Georges Tilles (sic) alias le Toubib, en fait Georges Tilles. Pierre Laurençon fut identifié plus tard.
En fait, selon Jean Favier, Jean Mercier et Jean Achard-Vincent, eux aussi originaires du Puy-de-Dôme, ne furent pas tués dans les mêmes circonstances mais le 20 juin lors du combat près du Pont de Mallet où ils servaient un bazooka pour la 12ème Compagnie. Pierre Laurençon a lui aussi été tué ce 20 juin par un éclat d’obus à Bezenchat, commune de Fridefont. Il est probable que Georges Tilles ait lui aussi été tué au combat ce 20 juin.
Reste un doute concernant le 10ème homme retrouvé avec ses camarades les mains attachées. Considéré comme inconnu fin 1945 lors de l’enquête pour crime de guerre, on ne trouve nulle trace de lui sur le monument en hommage à ce massacre. S’agit-il d’une erreur de dénombrement ?
C’est la Brigade Jesser qui est tenue pour responsable de ces crimes.

Chaque année, les maquis et cadets de la Résistance du Cantal organisent une cérémonie à la stèle de la Bastide près de Fridefont. Cette stèle porte le nom de dix hommes de la 12ème compagnie FFI du Mont-Mouchet, tous originaires du même secteur du Puy-de-Dôme, tués à Fridefont. Tous étaient partis des environs de Clermont-Ferrand afin de rejoindre la 12ème Compagnie au Réduit de la Truyère.

Parmi les victimes de la 12ème compagnie se trouvaient trois frères, mosellans d’origines.

Seules 9 des 14 victimes disposent d’un acte de décès sur le registre d’état-civil de Fridenfont. Achard-Vincent, Boithias, Laurençon, Ville et l’inconnu n’en disposent pas.

Liste des victimes

Résistants :

ACHARD-VINCENT Jean mort le 20 juin
BOITHIAS Henri
CHAVAROT Raymond
CHAVAROT René
CLAVOT Guillaume
INCONNU Fridefont
JACQUES Joseph
JACQUES Louis
JACQUES Paul
JANEL René
LAURENCON Pierre mort le 20 juin
MERCIER Jean mort le 20 juin
RAYMOND René
TILLES Georges mort sans doute le 20 juin

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221446, notice Fridefont (Cantal), 20 et 21 juin 1944 par Eric Panthou, version mise en ligne le 22 décembre 2019, dernière modification le 3 avril 2021.

Par Eric Panthou

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 149 : crimes de guerre, secteur Chaudesaigues. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — Mémorialgenweb. — État-civil Fridefont.

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