Maurines (Cantal), 20 et 21 juin 1944

Par Eric Panthou

Les 20 et 21 juin, le réduit de la Truyère où s’étaient rassemblées depuis plusieurs semaines des unités des Mouvements Unis de la Résistance, renforcées par les maquis ayant reflué du Mont-Mouchet, subissent une violente attaque des troupes allemandes.

Le 9 octobre 1943, était créé le maquis Revanche (40 hommes) implanté à Maurines (Cantal). Revanche a comme mission d’organiser un réduit et de l’encadrer. Les premiers volontaires arrivent aux Deux-Verges peu avant le 26 avril,mais c’est à partir du 28 que le mouvement va prendre toute son ampleur.
Prévu pour recevoir l’effectif de cinq bataillons ce réduit a pour mission d’intervenir éventuellement en direction de celui du mont Mouchet et de monter des embuscades sur les nationales RN9 et 921. L’ensemble représente un périmètre de 45 km.Le PC s’installera dès le 20 mai à la mairie de Fridefont où le colonel d’active Charles Mondange (Thomas) en est le responsable militaire, le commandant Henri Fournier,des MUR, le responsable civil.Le 24 mai 1944, le groupe Revanche est dissous et les 21e, 22eet 23ecompagnies forment sous le commandement du commandant Henri Crevon (Pasteur) le bataillon mobile du réduit.Le 1erjuin, l’effectif du réduit est de 1500 hommes armés, articulés en 14 compagnies.
Les 10 et 11 juin, les 26e et 27e compagnies attaquent l’ennemi à Clavières (Cantal) et subissent une contre-attaque. Le 15 juin, l’effectif du réduit se trouve brutalement renforcé par les compagnies du mont Mouchet qui avaient réussi à briser l’encerclement et à s’échapper lors des combats du 10-11 juin. Il s’élève alors à 4000 hommes répartis en 21 compagnies.
Le 16 juin, le maquis est localisé par l’ennemi.
Les 20 -21 juin, le réduit est attaqué avec une violence encore plus accrue en combinant l’action convergente de trois groupements tactiques renforcés d’artillerie et d’un appui aérien. L’ordre de décrochage fut donnée dans la soirée du 20 juin. La très grande majorité des maquisards put ainsi échapper à la destruction ou à la capture mais on compte 120 victimes parmi les résistants et civils dont 7 ou 8 tués sur le territoire de Maurines (André Vinel est cité par certaines sources comme tué à Maurines, par d’autres à Chaudes-Aigues ; il n’a pas d’acte de décès à Maurines).
Ce sont des jugements du tribunal civil de Saint-Flour qui ont fait office d’acte de décès. Ceux-ci n’ont concerné que Delorme, Marius et Royer.

Liste des victimes

BOYER Marcel
CHARBONNIER Jean-Marie
DELORME Ernest
LOUBINOUX Ernest
MARIUS Roger
RICOUART René incertitude sur son lieu de décès
ROYER Marius

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221448, notice Maurines (Cantal), 20 et 21 juin 1944 par Eric Panthou, version mise en ligne le 22 décembre 2019, dernière modification le 16 mars 2022.

Par Eric Panthou

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 149 : Chaudesaigues, Maurines, Lieutades, Saint-Rémy-de-Cahudes-Aigues, Faverolles, Loubaresse, Anterrieux, Deux-Verges, Neuvéglise, Jabrun, assassinats .— Gilles Lévy, "Le centre de Résistance de la Truyère, l’un des réduits du groupe Auvergne du groupement du Massif Central", Le Lien, http://lesamitiesdelaresistance.fr/lien19-levy_truyere.pdf .— Mémorialgenweb. — État-civil Maurines.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable