DÉBIOLLES Marius, Olivier, dit Mario. Écrit aussi par erreur DESBIOLLES

Par Michel Germain, Dominique Tantin

Né le 9 septembre 1924 à Amancy (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 15 juin 1944 à Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie) ; cantonnier ; résistant dans les FTPF.

Marius Débiolles [[écrit aussi Desbiolles par erreur] était le fils de François Marie, cultivateur à Amancy (Haute-Savoie), et de son épouse Célestine née Vidonne, ménagère. Restant dans la commune Mario devint cantonnier. Après la mort de son frère Auguste, tué au combat dans l’Aisne le 8 juin 1940, il décida de le venger. D’abord intégré au camp « Jean Moënne* » de février à mars 1944, il rejoignit ensuite la huitième compagnie de F.T.P. En service commandé avec trois autres maquisards de la 93-08, il reçut pour mission le 26 mai 1944 d’exécuter deux dénonciateurs le docteur B… et mademoiselle B… Pour sa part, il exécuta sur le pont de Bonneville le docteur B…, mais il fut grièvement blessé – une balle lui traversa le poumon - par des G.M.R. du groupe « Jarrez ». Arrêté, il fut hospitalisé.
Une résistante surnommée la « Panthère noire », de son vrai nom Denise Gavard se fit passer pour sa femme et grâce à ce subterfuge, elle arriva à entrer dans l’hôpital d’Annecy et à repérer les lieux. Mais Mario fut transféré dans une salle plus étroitement surveillée, avec d’autres prisonniers. Sur la demande de Mario, Louis Saillet, blessé et détenu à l’hôpital, lui rendit visite. Mario lui annonça qu’on lui avait dit qu’il allait être fusillé le lendemain et il lui demanda de faire avec deux autres copains une partie de belote. Le 3 juin 1944, six des huit maquisards qui devaient être délivrés purent l’être. Mais Marius Débiolles et Michel Davin étaient trop faibles pour pouvoir s’enfuir.
Marius Débiolles qui, d’après ses camarades, avait la volonté la plus inflexible et qui était le plus tenace, fut transporté sur une civière depuis l’hôpital jusqu’au camion qui l’emmena sur le lieu de son martyre. Arrêté par des Français, il fut passé par les armes par les Allemands le 15 juin 1944 à Vieugy (Seynod). (Mémorial de l’oppression 3808 W 1537).
Marius Débiolles fut reconnu « Mort pour la France » le 24 juin 1945. Un monolithe de granit a été érigé en 1948, à Vieugy sur les lieux de l’exécution de 40 patriotes et un panneau explicatif a été dressé en 2004. Une plaquette récapitulative est disponible en mairie de Seynod. Son nom est gravé sur le monument aux morts d’Amancy à côté de celui de son frère Auguste.


Voir Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie), 15 juin-10 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221509, notice DÉBIOLLES Marius, Olivier, dit Mario. Écrit aussi par erreur DESBIOLLES par Michel Germain, Dominique Tantin , version mise en ligne le 24 décembre 2019, dernière modification le 23 janvier 2022.

Par Michel Germain, Dominique Tantin

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 113692 et Vincennes GR 16 P 178048.

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