DARENNE Maurice, Jean, Alphonse

Par Audrey Galicy

Né le 23 avril 1922 à Paris (Xe arr.), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 au champ de tir du Pont-Long à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Maurice Darenne
Maurice Darenne
Crédit : MémorialGenWeb

Fils de Joseph Alphonse Darenne, garde républicain et de Marie Oghard, infirmière, Maurice Darenne rejoignit la résistance dans les Landes en 1944. Ses parents étaient originaires de Saint-Ignat (Puy-de-Dôme). Il s’engagea dans la Résistance avec son frère Pierre. Tous deux faisaient partie de la Brigade Carnot dont le commandant était Jean de Milleret (« Carnot »).
Ils se trouvaient à Portet (Basses-Pyrénées) dès juin 1944, en compagnie de 180 camarades, anciens militaires ou hommes recrutés dans le secteur. Le chef du détachement, Jean Milleret (« Carnot »), chef FFI des Landes, s’était installé dans la région avec son état-major, la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto. À Portet, les hommes logeaient dans les granges, les maisons, les hangars. Selon les témoignages de Pierre Langlade, frère d’un jeune résistant et d’Albert Sturni, jeune alsacien de la brigade, l’indiscipline et le désordre régnaient au sein du groupe Carnot. La plupart des hommes étaient jeunes et sans formation militaire.
Le 1er et le 2 juillet, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. La décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir. Hélas trop tard.
Le lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. A 6h00, les allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Certains s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois, les granges, d’autres ripostèrent. L’attaque fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd. Neuf maisons furent incendiées, 14 résistants furent tués au combat, 5 habitants du village furent abattus.
Capturé avec 38 de ses compagnons, Maurice Darenne fut transporté, enfermé et torturé dans les prisons de la caserne Bernadotte à Pau. Le 6 juillet, le commandant allemand prit la décision d’exécuter les prisonniers. Emmené au champ de tir du Pont-Long, au nord de Pau, il fut exécuté à la mitraillette et son corps jeté dans une fosse. Son frère réussit à s’échapper.
M. Larquier, agriculteur au Pont-Long témoigna : « Le 6 juillet 1944, 2 ou 3 camions arrivent au champ de tir vers midi. Des prisonniers français en descendent. Je fauchais du foin aidé par ma femme. Un officier allemand s’avance vers nous et nous ordonne de rentrer dans notre maison et d’y rester jusqu’à 15 :00. Ce que nous faisons. Nous avons entendu des rafales de mitrailleuses à cadence assez lente. Elles ont duré longtemps. »
Des miliciens auraient enterré les corps dans les fosses. « Ils sont restés au champ de tir jusqu’à 19h00 environ et ont rejoint leur camion en riant et en chantant » selon un témoin.
Les fosses furent découvertes le 25 août 1944, les corps furent déterrés par des prisonniers allemands et des miliciens ayant participé au massacre. Maurice Darenne fut identifié :
« - taille 172, chev. ch. clairs, corpulence forte
- pantalon pied de poule blanc et vert, pull-over marron, brodequins de l’armée
- bague métal jaune avec pierre grenat ovale
- sans papiers IDENTIFIE : DARENNE Maurice »
Homologué sergent FFI à titre posthume, il obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le monument commémoratif de Portet, sur une plaque commémorative et sur le monument aux Morts de Saint-Ignat (Puy-de-Dôme) et sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées).


Voir Pau (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), champ de tir du Pont-Long, 6 juillet - août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221668, notice DARENNE Maurice, Jean, Alphonse par Audrey Galicy, version mise en ligne le 2 janvier 2020, dernière modification le 22 juin 2022.

Par Audrey Galicy

Maurice Darenne
Maurice Darenne
Crédit : MémorialGenWeb

SOURCES : Archives de Paris. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte. Amicale du Corps Franc Pommiès, 2007. — Service historique de la Défense, Caen AVCC, AC 21 P 112614 et Vincennes GR 16 P 157659.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable