IDELON Auguste, Marius

Par Jean-Luc Marquer

Né le 7 août 1917 à Saint-André-en-Royans (Isère), mortellement blessé le 29 juillet 1944 à Saint-André-en-Royans et mort le même jour à Pont-en-Royans (Isère) ; cultivateur ; victime civile

Auguste, Marius Idelon était le fils d’Auguste, Prudent et de Marie-Louise, Joséphine Cogne.
Célibataire, il habitait avec ses parents et son frère Georges dans une ferme isolée au lieu-dit "Les Arnaux" à Saint-André-en-Royans (Isère) et était cultivateur.
En juin 1944, la famille Idelon accueillit et cacha une famille juive d’origine polonaise.
Le 28 juillet 1944, sur dénonciation, la ferme fut investie par des soldats allemands.
Auguste Idelon père témoigna pour le Mémorial de l’oppression : « Le 28 juillet 1944, vers midi, je revenais des champs avec mes deux fils, Auguste et Georges, lorsque j’ai aperçu une douzaine d’Allemands qui se dirigeaient vers mon habitation. Je me suis dirigé vers eux mais ceux-ci n’ont pas fait cas de moi.
Pendant que cinq soldats visitaient la maison, les autres gardaient toutes les issues.
Après la fouille les allemands ont fait sortir mes deux fils en les traitant de terroristes et les ont placés contre le mur, leur faisant comprendre qu’ils allaient être fusillés.
À ce moment-là, mon fils Auguste, bousculant les deux soldats qui le gardaient, s’est enfui. Il a essuyé de nombreuses rafales de mitraillette puis il a disparu dans le bois, ayant cinq Allemands à sa poursuite.
Je ne devais plus revoir mon fils vivant. Pendant sa fuite, une balle lui avait traversé le ventre, perforant un rein. Malgré sa blessure, il avait cherché à se réfugier chez sa sœur, à Pont-en-Royans mais il est tombé cent mètres avant d’arriver chez elle.
Ce sont des passants qui l’ont reconnu et conduit chez ma fille, Mme Suiffon, où malgré de grands soins il est décédé le lendemain.
Quant à mon fils Georges, après la fuite de son frère il a été emmené au village de Presles (Isère) où il devait être fusillé le lendemain. Au cours de la nuit, il a réussi à s’enfuir après avoir essuyé des rafales de mitrailleuses qui heureusement ne l’atteignirent pas.
Le jour de l’enterrement de mon fils à Saint-André-en-Royans, je suis allé à ses obsèques et la ferme est restée inhabitée pendant la journée.
À mon retour, je n’ai retrouvé que des ruines. Les Allemands étaient revenus pendant mon absence et avaient mis le feu à ma ferme.
 »
Auguste Idelon obtint la mention « Mort pour la France ».
Il est enterré au cimetière de Saint-André-en-Royans.
Son nom figure sur le monument aux morts de cette commune.
En 2009, Marie-Louise et Auguste Idelon (père) furent honorés du titre de "Juste parmi les nations" à titre posthume.


Voir : Pont-en-Royans

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221869, notice IDELON Auguste, Marius par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 8 janvier 2020, dernière modification le 13 novembre 2021.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression 3808 W 581. — Mémorial GenWeb. — Geneanet. — http://www.ajpn.org/juste-Auguste-Idelon-3113.html — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable