WURTEISEN Charles

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 14 août 1906 à Sidi-Bel-Abbès (Algérie), mort en action le 10 septembre 1944 à Monthelon (Saône-et-Loire) ; militaire ; résistant de l’ORA et du Corps franc Pommiès (CFP) homologué aux Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Charles Wurteisen était le fils de Charles, mécanicien, né le 4 janvier 1873 à Mulhouse et décédé le 23 mai 1906 à Épinal et de Émilie Jeanne Missé Hourticolon, née le 14 février 1883 à Oran et décédée le 22 juin 1947 à Sétif. Il se maria le 30 août 1930 à Alger avec Georgette Marie Mélanie Marguet. Il était alors domicilié 29 avenue du Frais Vallon, à Alger avec sa mère, mais résidait à Versailles, où il élève officier à l’Ecole militaire et d’application du Génie.
Il devint cadre instructeur de l’école des enfants de troupe. Il arriva à Gourdon (Lot) en 1943 et entra alors dans la clandestinité. Il organisa le bataillon nord du Lot puis commanda une demi-brigade qui porta son nom après sa mort dans le Corps franc Pommiès (CFP), crée par le capitaine Henri Pommiès après la dissolution de l’armée d’armistice.
Il participa à la libération du sud-ouest de la France puis après le débarquement des alliés en Provence, une partie du Corps franc reçut l’ordre de marcher vers le nord-est afin de joindre l’armée de Lattre vers Autun et couper la route à la retraite allemande. Les troupes partirent le 5 septembre de la région de Toulouse et se rassemblèrent à Autun le 7 septembre.
Les Allemands contre-attaquèrent avec le Kampfgruppe du colonel Bauer pour tenter de reprendre Autun. Ce furent des éléments du CFP et du 2e dragons du colonel Demetz qui furent désignés pour contenir l’ennemi.
Le commandant Wurteisen avait établi son PC à la ferme du Seuil sur la commune de Monthelon. Le 10, avec le lieutenant Jacquemin et le chasseur Alphonse Carneado, ils se mirent en observation à l’orée du bois de Chantal à une centaine de mètres de la ferme du Seuil. Les Allemands en fuite qui traversaient le bois les repérèrent. Le sous-officier Fritz von Roth s’approcha sur leur arrière et lança deux grenades à manche sur les trois hommes du CFP. Le commandant Wurteisen fut tué sur le coup et ses deux hommes blessés. Le lieutenant Jacquemin réussit à abattre le sous-officier allemand de deux coups de pistolet. Un autre soldat allemand l’acheva d’un coup de fusil.
Leurs corps furent récupérés par le chasseur Moïse Bernardot du CFP. Le chasseur Carneado qui avait eut le bras déchiqueté par la grenade fut emmené à l’hôpital d’Autun où il fut soigné et en réchappa.
Charles Wurteisen et Édouard Jacquemin furent enterrés au cimetière d’Autun (Saône-et-Loire). En 1949, Le corps de Jacquemin fut rapatrié à Richemont. Charles Wurteisen y repose toujours.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 12 octobre 1945 et fut homologué au grade de commandant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) par décret du 28/12/1945. Sa durée d’homologation va du 1er novembre 1943 au 26 août 1944 au sein des FFI.
Son nom figure sur le monument commémoratif des Enfants de troupe, à Clavières (Cantal), sur la stèle commémorative, à Gourdon et la stèle commémorative de la Résistance, à Meyronne (Lot), sur le mémorial national du Corps Franc Pommiès (CFP), à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées) et sur le monument aux morts, à Monthelon (Saône-et-Loire).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221872, notice WURTEISEN Charles par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 8 janvier 2020, dernière modification le 7 mai 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 172068 (nc) et SHD Vincennes, GR 16 P 604492 (nc).— SHD Vincennes, GR 19 P 46/32 FTPF : Compagnie Marcelle de Gramat (en ligne). — René Giraudon : "Vers la Victoire", Formation de la colonne Schneider.— Le journal de Saône-et-Loire du 9 septembre 2014, Le sacrifice permet enfin la libération d’Autun.— Maitron des Fusillés, Jacquemin Édouard Nicolas par Philippe Wilmouth.— Mémorial Genweb.— Geneanet.— État civil (acte de décès).

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