LIBERTON François, dit CARBAT Charles [LIBETON François, dit]

De son vrai nom Libeton, mais se faisant appeler Liberton ; célibataire, il vivait en concubinage depuis 1858. Son dernier domicile connu avant 1871 était, 39, rue de Reuilly, à Paris, XIIe arr.

En 1848, Liberton avait pris part à la révolution, puis avait été déporté.
En 1871, c’est lui qui, selon M. Vuillaume, commanda le 26 mai, rue de la Chine, dans le XXe arr., le peloton qui fusilla Jecker, le « banquier mexicain ». Il fut délégué de la 1ère compagnie du 122e bataillon fédéré et chef du 295e — le 275e, dit Vuillaume.

Le 3 janvier 1874, par contumace, le 4e conseil de guerre le condamna à la peine de mort. Réfugié à Bruxelles, il continua à s’occuper « activement de propager les doctrines socialistes ». Membre de la société d’études sociales Le Prolétaire, membre de l’Association des tailleurs de pierre et ouvriers marbriers, il appartint également aux Cosmopolitains (lors de la réunion du 6 mars 1875, il mit en discussion sa proposition de création d’écoles laïques et démocratiques).
Il assista au 7e congrès (fédéraliste) de l’AIT qui se tint à Bruxelles en septembre 1874. Toujours en 1874, il prit la parole à l’occasion de l’assemblée générale des corporations ouvrières pour y protester contre les expulsions de communards, tout en se prononçant contre l’emploi de la force pour faire triompher les droits des ouvriers.
Le 27 novembre 1879, il bénéficia de la remise de sa peine, mais sous condition d’arrêté d’expulsion. Liberton rentra sans doute à Paris en 1879 ou 1880, profitant des lois d’amnistie. Il y décéda dans le XIIe arrondissement le 16 octobre 1885.