BOURGUIGNOLLE Nicolas, Alexandre. Ecrit parfois BOURGUIGNOLLES

Par Jean-Yves Guengant

Né le 16 août 1790 au Havre (Seine-Inférieure), mort le 17 avril 1859 à Condé-sur-Vesgre, Seine-et-Oise, (Yvelines)  ; architecte, membre du groupe phalanstérien finistérien, il soutint les essais phalanstériens de Cîteaux (Côte-d’Or), de Saint-Denis du Sig (Algérie) et de Condé-sur-Vesgre (Seine-et-Oise). Actionnaire de la Société « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier » en 1840.

Nicolas Bourguignolle est issu d’une famille populaire d’Ingouville, faubourg industriel du Havre. Il rejoignit Brest à la fin de l’Empire et s’affilia en mai 1816 à la loge maçonnique L’Heureuse Rencontre, loge dont il fut radié pour refus de cotiser en 1819. Entrepreneur de travaux publics, il fit fortune en bâtissant les fortifications de la ville. Il s’installa comme agriculteur sur la commune de Guipavas où il rencontra Jean Foucault, un saint-simonien ami de Charles Pellarin. Ensemble ils se convertirent au fouriérisme et participent à Brest à une souscription formée « pour hâter la réalisation des idées de M. Fourier » (1837). Ils étaient amis de Joseph Pouliquen, de Landivisiau. Jean Foucault, dans une correspondance avec Victor Considerant en 1837, indiquait que ses amis Bourguignolle et Contant étaient favorables au Centre parisien, face aux dissidences de l’Union harmonienne.
En 1841, il participa à une expérience agricole à Guipavas, « sur un nouveau système de céréales et affirmons que tous les faits accusés par MM. Paillard et Bernard sont de la plus grande exactitude. ». C’était une méthode fondée sur les cultures alternées et l’utilisation de fertilisants. Une culture hors-sol a été pratiquée sur une petite surface. Cela créa la polémique laissant les journaux spécialisés en agriculture sceptiques.
Il gagna la colonie de Cîteaux à la fin de l’automne 1841, avec ses amis Jean Foucault et Étienne Contant, agriculteurs. Qualifié de « propriétaire à Guipavas » dans le contrôle nominatif des personnes résidant à Cîteaux le 1er janvier 1842, il fit probablement partie d’un groupe de fouriéristes brestois, orthodoxes, liés à la fois à Arthur Young et à Victor Considerant, donc minoritaires par rapport aux dissidents réalisateurs de Cîteaux. Ce groupe réussit cependant de faire l’union avec le groupe brestois dissident en septembre 1841. Bourguignolle est l’auteur d’un « état approximatif du produit de la récolte 1843 ». En mars de cette même année, il fit partie des personnes qui selon Young sont « encore attachées plus ou moins à Cîteaux [et qui] ont offert dans le temps 10 à 15 000 francs pourvu qu’ils fussent bien garantis ». Par ailleurs il était actionnaire de la Société « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier », où il avait investi 200 francs.

De retour à Brest il fut membre du groupe phalanstérien brestois formé en décembre 1844, sous l’égide de Paul de Flotte, des frères Pompéry et d’Aristide Vincent. Installé en centre-ville, il diffusait, avec son épouse, les ouvrages fouriéristes sur Brest, par l’intermédiaire d’un dépôt mis en place en 1845. Puis on le trouve à Quimperlé, où il soutint le projet de l’ « Union agricole d’Afrique », de Saint-Denis du Sig. Son fils Hippolyte Alexandre (1825-1883) s’était installé à Rosporden, où il fut secrétaire de mairie. En 1850, Joseph Pouliquen crée la nouvelle société, le « Ménage sociétaire ». La Colonie abritait alors sept personnes, dont Pouliquen et Foucault. Leur ami Bourguignolle vint les rejoindre avec son épouse fin 1855. Il séjourna par intermittences à la Colonie.
Son fils, devenu minotier à Rosporden, poursuivit l’engagement de la famille ; le bulletin de l’Union agricole d’Afrique le cite à plusieurs reprises comme actionnaire. Il figurait sur les listes d’actionnaires de l’Union du Sig en 1869 et en 1880. Il fut présent à la colonie de Condé en 1859, lors du décès de son père en 1859

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221915, notice BOURGUIGNOLLE Nicolas, Alexandre. Ecrit parfois BOURGUIGNOLLES par Jean-Yves Guengant, version mise en ligne le 9 janvier 2020, dernière modification le 9 janvier 2020.

Par Jean-Yves Guengant

SOURCES  : Archives nationales, fonds Considerant, journal L’Armoricain, Démocratie pacifique. — Thomas Voët, La colonie phalanstérienne de Cîteaux, 1841-1846. Les fouriéristes aux champs, Dijon, EUD, 2001.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable