TARPON Françoise, épouse BOURGUIGNOLLE

Par Jean-Yves Guengant

Née le 18 décembre 1849 à Lambézellec (Finistère) ; diffusa la littérature phalanstérienne sur l’agglomération brestoise, et géra le dépôt brestois de la librairie phalanstérienne.

Françoise Tarpon est la fille de Marguerite Carreau (ou Caro). Sa mère vivait en concubinage avec Vincent Talpon (ou Tarpon ? Au mariage de Françoise, sa mère indique que le nom de Talpon est une erreur. Est-ce pour cacher l’origine étrangère du mari ?), originaire du Piémont italien. Françoise est la troisième enfant du couple. Il reconnut sa fille en décembre 1792, sitôt le divorce avec sa première épouse prononcé. Il était aubergiste aux portes de Brest, ville où il décéda en 1811.
Françoise Tarpon épousa un marchand, Abraham Duemann, brutalement décédé en 1822. Elle se maria le 19 juillet 1824 avec Nicolas-Alexandre Bourguignolle, entrepreneur des bâtiments civils. L’entreprise de bâtiment semble florissante permettant au couple de s’intéresser aux expérimentations sociétaires. Françoise adhéra aux idées fouriéristes de son mari, et le couple acheta une exploitation agricole à Guipavas pour y faire des expérimentations. En 1837, le couple offre 500 francs à la Phalange en difficulté. La santé de Charles Fourier se dégradant, une souscription est lancée « pour M. Fourier. Puissent ces témoignages de sympathie adoucir les peines de ce nouveau messie ». De nouveau, ils mettent la main à la poche.
En 1841, Françoise Tarpon ne suivit pas son mari qui se rendit à Cîteaux (Côte-d’Or), enthousiasmé par la création de la colonie phalanstérienne. Après l’expérience malheureuse de la colonie, le couple s’installa définitivement à l’entrée de la ville de Brest, sur la commune de Lambézellec. En février 1845 une « librairie phalanstérienne » (un dépôt) fut implantée à Brest et à partir de l’automne 1845, le couple joua un rôle de relais entre La Démocratie pacifique et les militants locaux. Ce fut Françoise Tarpon qui encaissait les cotisations (34 cotisants en 1847). Elle recevait journaux et brochures qu’elle diffusait sur Brest. Ce travail de secrétariat se termina à l’été 1847 : J.-J. Feillet prit le relais. Françoise Tarpon participa activement à l’organisation de la venue à Brest du conférencier Victor Hennequin à l’automne 1846. Hennequin y a pu présenter les idées fouriéristes devant trois cents personnes et visiter le bagne et l’arsenal militaire de la ville.
Elle décéda le 18 décembre 1849 dans sa propriété, au Grand Chemin de Landerneau. La Démocratie pacifique présenta alors ses condoléances à son époux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221916, notice TARPON Françoise, épouse BOURGUIGNOLLE par Jean-Yves Guengant, version mise en ligne le 9 janvier 2020, dernière modification le 21 mars 2022.

Par Jean-Yves Guengant

SOURCES : Jean-Yves Guengant, Pour un nouveau monde : les utopistes bretons au XIXe siècle, Rennes, Apogée, 2015. — Archives nationales, fonds Fourier et Considerant. — Archives municipales de Brest. — La Démocratie pacifique, 14 novembre 1845, 15 novembre 1846, 6 janvier 1850. — La Phalange, juillet et aout 1837.

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