LYAZ Ambroise [LYAZ Jean, Ambroise, dit Bon-Coeur]

Né le 8 juin 1815 à Gorrevod (Ain) ; mort après décembre 1891 ; clerc d’huissier, puis avocat ; opposant au Second Empire ; communard.

Il était marié, père de six enfants dont deux naquirent postérieurement à la Commune. Fils d’un architecte, Lyaz vint à Paris en 1836 et y fit des études de droit. Il exerça comme avocat à Lyon et à Saint-Étienne. Le 21 septembre 1838, il était condamné à Bourg pour usage d’un passeport falsifié. Le 21 septembre 1849, il fut condamné à un mois de prison pour outrages à un magistrat.

Inquiété en 1848, condamné en 1851, il parvint à gagner la Suisse et de là l’Angleterre et l’Australie. Il revint à Paris en 1855, mais fit de mauvaises affaires et repartit pour l’Angleterre où, de 1859 à 1866, il dirigea un établissement scolaire. Puis il regagna la France, y travailla comme clerc d’huissier, de notaire ou d’avoué.

En 1870-1871, il fut membre du Comité central Républicain des Vingt arrondissements et délégué de sa compagnie au 206e bataillon de la Garde nationale. On le présentait comme l’un des organisateurs du 31 octobre et du 22 janvier : en tant que délégué des vingt arr., il avait été un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : Réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » Voir Ansel.
Le 22 janvier, il était adjoint à la mairie du XIIe arr. et il appartint durant toute la Commune à la commission municipale de l’arr. Voir Audebert. On le dit bras droit de Fenouillas, dit Philippe, en particulier dans les domaines de l’organisation scolaire et de la lutte anticléricale. Il aurait pris la direction des écoles du XIIe arrdt et se serait emparé de l’orphelinat Eugène-Napoléon Marcelle Tinayre.
Après la défaite, il vécut à Bruxelles. Le 14 mars 1873, le 5e conseil de guerre le condamna à mort par contumace, pour incendie et meurtre, et la peine fut confirmée par le 3e conseil après l’arrestation de Lyaz, le 30 avril 1877 (sentence du 6 mai 1877). Il se présentait alors ainsi d’après son dossier : « Longs cheveux bouclés et longue barbe grise inculte [...] nature plutôt exaltée qu’énergique ». Il nia tout : les perquisitions antireligieuses, la distribution d’armes ou de bons de pain, etc. La peine de mort fut commuée en réclusion perpétuelle dès le 20 novembre 1877, et en dix ans de bannissement le 24 juillet 1879. Il se retira à Bruxelles et après son retour en France reçut une pension comme victime du 2 décembre 1851.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221917, notice LYAZ Ambroise [LYAZ Jean, Ambroise, dit Bon-Coeur], version mise en ligne le 9 janvier 2020, dernière modification le 9 janvier 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/846. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil, dossier 2424. — Arch. PPo., B a/1164 (deux lettres autographes de 1877 et 1879). — J. Dautry et L. Scheler, Le Comité central républicain des vingt arrondissements de Paris, Paris, 1960, p. 148.

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