Par Anne Mathieu
Né en 1885 en Russie, mort en 1940 ; travaille pour la légation commerciale de l’ambassade soviétique à Paris ; traducteur, journaliste, reporter en Espagne ; éditeur.
Josef Efimovitch Pouterman, émigré russe d’origine juive, travailla pour la légation commerciale de l’ambassade soviétique à Paris. Il fut également actionnaire et responsable commercial de la maison d’éditions Blackamore Press fondée par Flora Solomon.
Josef Efimovitch Pouterman collabora régulièrement aux périodiques communistes sous la signature J.-E.P. ou J.-E. Pouterman.
Il couvrit la guerre d’Espagne pendant les trois premières semaines du mois d’août 1936 et y retourna en septembre, pour le compte de Regards, mais aussi du quotidien libéral de gauche L’Œuvre, auquel il livra plusieurs reportages. Il participa également au numéro spécial légendaire du 29 août 1936 de l’hebdomadaire illustré Vu dirigé par Lucien Vogel. Il avait participé au lancement de Lu dans la presse universelle, dirigé par le même Vogel, journal dont il avait été secrétaire de rédaction.
Collaborateur à la revue de l’AEAR Commune depuis juillet 1936, il devint responsable d’une nouvelle rubrique, inaugurée en octobre, « Revues étrangères », dont il s’occupa jusqu’en 1939.
Son nom apparaît également dans le cadre de mentions de traductions. Ainsi Pouterman fut-il celui qui traduisit des essais, romans et articles d’Ilya Ehrenbourg, avec lequel il était très lié. Et qui publia une anthologie de Pouchkine aux Éditions Sociales Internationales en 1937. Selon Bernard Dandois, son « rôle […] est important dans la diffusion de la propagande soviétique au cours des années 1930 » ; « […] c’est un fonctionnaire qui investit le monde de l’édition pour faire entendre la voix de la Russie nouvelle ».
Par Anne Mathieu
ŒUVRE : Mieux vaut en rire…, Recueil de dessins humoristiques choisis par J.-E. Pouterman et présentés par Tristan Bernard. — Traductions : Ilya Ehrenbourg, Sans reprendre haleine, Gallimard, 1935. — Ilya Ehrenbourg, No pasaran ! Ils ne passeront pas ! Scènes de la guerre civile en Espagne, Bureau d’éditions, 1937.
SOURCES : Anne Mathieu, Nous n’oublierons pas les poings levés - Reporters, éditorialistes et commentateurs pendant la guerre d’Espagne, Paris, Syllepse, 2021. — Anne Mathieu, « Envoyés spéciaux de la guerre d’Espagne », Le Monde diplomatique, août 2016, pp. 22-23. — Anne Mathieu, « Littérature et critique dans la revue Commune. Aperçus », in Revues du XXe siècle : littérature et critique, Paris, éditions Cujas, 2013, pp. 161-176. — Dandois Bernard, « Un prince ténébreux : Dimitri Petrovitch Svyatopolk-Mirsky », Les Temps Modernes, 2012/1 (n° 667), p. 165-187. DOI : 10.3917/ltm.667.0165. URLLes temps modernes. — Anne Mathieu, « Ludwig Renn, Tristan Tzara, Rafael Alberti, Louis Aragon, Egon Ervin Kisch et quelques autres… Dialogues internationalistes au service de la République espagnole dans les revues Commune et El Mono Azul », Aden, n° 9, « Intellectuels, écrivains et journalistes aux côtés de la République espagnole (1936-1939) [2e vol.] », oct. 2010, pp. 208-238. — Journaux et articles de presse cités dans la notice.