Par Michel Thébault
Né le 24 juillet 1905 à Saint-Germain (Vienne), massacré le 26 août 1944 à Chauvigny (Vienne) ; coiffeur ; victime civile.
Maurice Combet était le fils d’Alfred Combet, âgé de 36 ans, chaisier et de Camille, Marie, Célestine Rabillat âgée de 28 ans cuisinière. Travaillant à Paris comme coiffeur, demeurant 80, boulevard de Charonne (XXème arr.), il épousa le 25 août 1927 à la mairie du XXème arrondissement Marie Verdenet. Née à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) le 18 juillet 1907, elle était dactylographe-manutentionnaire à Paris. Ils eurent un fils Pierre né à Paris en 1928. Au recensement de 1936 Maurice Combet et sa famille résidaient à Chauvigny, route de Saint-Savin. Il exerçait avec son épouse le métier de coiffeur.
En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août 1944 un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel, du fait de l’impossibilité de remonter ni par le Limousin (à cause de la Libération de Limoges) ni par l’axe traditionnel de la RN 10 vers Tours (à cause de l’avancée des troupes anglo-américaines). Les unités allemandes de la colonne Elster (groupement de marche du sud-ouest qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster) tentèrent à partir de Poitiers de marcher vers l’est et le nord-est de la Vienne, utilisant les axes secondaires, vers Chauvigny et Lussac-les-Châteaux et circulant de jour comme de nuit pour échapper aux attaques de l’aviation alliée et au harcèlement des forces FFI. Le contrôle des ponts sur la Vienne à Chauvigny devint un enjeu majeur. Le 25 août un maquis de l’AS, le maquis Baptiste, parvint à faire sauter le pont principal. Le 26 août en représailles les troupes allemandes procèdent dans la ville et les alentours à de multiples arrestations. En début d’après-midi, une centaine de personnes furent rassemblées sur la place du Marché, encadrées par des soldats allemands.
Selon le témoignage de Jean Larmignat (Le Pays chauvinois, op. cit), un officier allemand procéda à un interrogatoire d’identité : « tout homme en chemise bleue était considéré comme maquisard et traité avec violence… Une tentative désespérée de fuite du coiffeur M. Combet fut stoppée. Maurice Combet abattu sur la place, fut ramené le ventre ouvert près de nous. Au docteur Michiels qui demanda son transfert à l’hôpital, le capitaine Vorlander répondit « Non ! Qu’il crève ! ». Selon son acte de décès, Maurice Combet est décédé à 15 heures sur la voie publique.
Le nom de Maurice Combet est inscrit sur le monument aux morts de Chauvigny, sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ». Une stèle à sa mémoire a également été dressée Allée des cités unies à Chauvigny.
Par Michel Thébault
SOURCES : Arch. Dép. Vienne (État civil, recensement) — Arch. Dép. Seine (État civil) — Roger Picard Hommes et combats du Poitou Ed. Martelle 1994 —Le Pays chauvinois. Bulletin de la société de recherches archéologiques, artistiques, historiques et scientifiques du pays chauvinois, n° 23 - Décembre 1984 - Tome III — Journal Centre Presse Ne pas oublier la bataille de Chauvigny 27 août 2017 — Mémorial genweb.