SERRAULT Marius, Yvon

Par Michel Thébault

Né le 5 décembre 1924 à La Celle-Saint-Avant (Indre-et-Loire), mort en action le 25 août 1944 à Chauvigny (Vienne) ; résistant AS maquis Le Chouan.

Marius Serrault était le fils de Marcel, Auguste Serrault (né le 18 septembre 1887 à Nouâtre, Indre-et-Loire), épicier et de Marie Louise Nossereau (née le 3 avril 1897 à Draché, Indre-et-Loire). Sa mère s’était mariée le 11 juillet 1914 avec Désiré, Antoine Baron, mort lors de la première guerre mondiale, le 30 mai 1915. Veuve de guerre elle se remaria à Draché, le 14 février 1924 avec Marcel Serrault, ancien combattant de 14 - 18 et dont le frère Raphaël était également mort à la guerre le 9 juillet 1916 dans la Somme. Marius né en décembre 1924 fut l’aîné de leurs enfants, avant Raymond né en 1926, Paulette en 1927, Denise en 1929 et Jean né en 1934. Au recensement de 1936, la famille résidait sur la place à Port-de-Piles (Vienne), commune limitrophe de La Celle-Saint-Avant, mais de l’autre côté de la limite départementale Vienne - Indre-et-Loire.
En 1944, Marius Serrault, célibataire, âgé de 19 ans, était domicilié à La Celle-Saint-Avant. Il s’engagea, à une date qui reste à préciser, dans la Résistance, rejoignant un maquis de l’Armée Secrète (AS) de l’est du département : le groupement « Le Chouan » de l’Armée Secrète (AS), qui connut après le 6 juin 1944 une forte croissance de ses effectifs. En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août 1944 un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel, du fait de l’impossibilité de remonter ni par le Limousin (à cause de la Libération de Limoges) ni par l’axe traditionnel de la RN 10 vers Tours (à cause de l’avancée des troupes anglo-américaines). Les unités allemandes de la colonne Elster (groupement de marche du sud-ouest qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster) tentèrent à partir de Poitiers de marcher vers l’est et le nord-est de la Vienne, utilisant les axes secondaires, vers Chauvigny et Lussac-les-Châteaux et circulant de jour comme de nuit pour échapper aux attaques de l’aviation alliée et au harcèlement des forces FFI. Le contrôle des ponts sur la Vienne à Chauvigny devint un enjeu majeur. Le 25 août, dans la nuit, un barrage du maquis Le Chouan était établi à l’entrée du pont routier sur la Vienne. Vers 1 ou 2 heures du matin un véhicule allemand se présenta devant le barrage et répliqua par des tirs aux demandes d’arrêt des sentinelles. Marius Serrault et un de ses camarades Georges Baron furent tués dans l’échange de tirs.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Chauvigny, ainsi que sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ». Il figure également sur la plaque commémorative de l’église Saint-Avant à La Celle-Saint-Avant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222203, notice SERRAULT Marius, Yvon par Michel Thébault, version mise en ligne le 28 janvier 2020, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 545985 et SHD Caen AC 21 P 148448 (à consulter) — Arch. Dép. Indre et Vienne (état civil, recensements) — Christian Richard Groupement Le Chouan, maquis Est et Nord-Est de la Vienne, Lagardère, Le Chouan, Masier Michel Fontaine Ed. 2015 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil (registre des décès Chauvigny 1945 acte n° 43).

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