BOUSQUAIROL André, Édouard, Alexandre, François

Par André Balent

Né le 4 août 1923 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 12 juin 1944 en action de combat à Bonrepos-sur-Aussonnelle (Haute-Garonne) ; étudiant en médecine à Toulouse ; résistant (AS, MUR) ; combattant du maquis AS (Armée secrète) de Saint-Lys (Haute-Garonne)

André Baousquairol (1923-1944)

Né à Toulouse, André Bousquairol avait deux sœurs.
André Bousquairol fut élève du lycée de garçons de Toulouse (futur lycée Fermat). Enfant puis adolescent, il fréquenta les Éclaireurs de France et devint chef de troupe au sein d’un groupe de ce mouvement. Après avoir obtenu le baccalauréat, il fréquenta la faculté des sciences de l’université de Toulouse puis commença des études à la faculté de médecine de la même université. Il s’était spécialisé dans la chirurgie. Ses études furent interrompues par son passage dans la clandestinité après qu’il eut adhéré à la Résistance.
Proche de François Verdier alias « Forain », il collabora avec lui lorsqu’il devint chef des Mouvement unis de la Résistance (MUR) pour les départements de la R 4. Ayant intégré l’Armée secrète à Toulouse dès 1942-1943, il devint chef d’un groupe franc. Dans le cadre de l’AS, il accepta de collaborer, sous la direction du docteur Baudot au service de santé des maquis. Le 8 juin 19444, alors que le médecin prévu pour assurer le service sanitaire du maquis AS de Saint-Lys fut dans l’impossibilité de rejoindre son poste, André Bousquairol accepta de le remplacer, à la demande du chef du maquis, Jean Chaubet.
Dès le 7 juin, des hommes recrutés par Chaubet pour joindre le maquis implanté près de Saint-Lys, quittèrent leur domicile, à Toulouse ou dans les environs immédiats. Le maquis s’installa initialement au château de Gagen situé sur le territoire de la commune de Bonrepos-sur-Aussonnelle, à proximité de la RD 67 qui relie Saint-Lys à L’Isle-Jourdain et du croisement de cette dernière avec la RD 68 qui relie Fonsorbes à Bonrepos-sur-Aussonnelle. Dès le 11 juin, les hommes qui s’y trouvaient étaient en train d’être dirigés vers d’autres cantonnements, au château de Candelé, à proximité de Gagen, et vers Mérenvielle (Haute-Garonne), commune limitrophe du Gers, transfert qui ne put s’effectuer du fait de l’attaque allemande. Le 12, il ne restait plus qu’une trentaine d’hommes à Gagen, dont l’état-major du maquis auquel appartenait Bousquairol. Le 12 juin, 1944, en fin d’après-midi, surgit, à proximité de Gagen, une colonne de la division blindée Das Reich. Celle-ci, formée de trois compagnies cantonnées jusqu‘au 10 juin au matin dans des villages du sud de Toulouse Les 9e, 10e, 11e et 12e compagnies du 3e bataillon du régiment SS Deutschland de la division blindée SS Das Reich ont quitté les villages où elles stationnaient, au sud de Toulouse, en Haute-Garonne, dans les basses vallées de l’Ariège et de son affluent, la Lèze. Leur mission de destruction de maquis et de répression des populations civiles commença au petit matin d’un samedi pluvieux. Le 10 juin leur action meurtrière s’exerça en Comminges (Haute-Garonne), marginalement en Couserans (Ariège) et, le 11 juin en Bigorre (Hautes-Pyrénées). Les SS se livrèrent à des massacres de civils et de résistants. Ce ne fut pas par hasard que les SS attaquèrent le château de Gagen, cantonnement du maquis de Saint-Lys. Ils connaissaient apparemment le lieu car, la veille une voiture conduite par un militaire allemand avait été attaquée par des résistants d’un autre maquis, celui de Mangane. Or, les Allemands ont attaqué sans hésiter le maquis de Saint-Lys. Disposaient-ils de l’information avant leur départ, ce qui justifierait qu’ils aient un détour, pour leur retour, par le Gers. Ou ont-ils glané des informations auprès de civils locaux pendant leur passage dans le secteur ? Ou, encore, ont-ils été informés par des « traitres » présents dans les rangs du maquis ? Toutes ces hypothèses ont été formulées. Ils ignoraient cependant que le transfert des hommes du maquis de Gagen vers le Candelé était déjà bien avancé. Les maquisards présents à Gagen furent surpris. Ils essayèrent de se replier vers le Candelé en se réfugiant dans un premier temps dans les bois proches. Un groupe comprenant Eugène Lozes, André Bousquairol, Abel Autofage, Lucien Lafforgue, André Cavagnol, Joseph Vié*, Bordes, Rucosa et Séguela couvrait la retraite du gros de l’effectif, parmi lesquels Jean Chaubet. Les cinq premiers furent tués. Plus loin, Jean Chaubet, Joseph Vié* et Jean Micoud furent à leur tour tués. André Bousquairol essaya de secourir André Cavagnol qui était tombé, mortellement blessé derrière les premiers arbres du bois vers lequel se dirigeaient les maquisards qui quittaient le château de Gagen. Après s’être penché sur lui, il réalisa qu’il ne pouvait rien faire. Il traversa une prairie en courant et fut tué, depuis la ferme de Cambrai, par le tir d’un fusil-mitrailleur allemand.
André Bousquairol fut inhumé au cimetière de Lardenne de Toulouse. Sa tombe est un petit monument qui rappelle son parcours résistant et sur lequel furent fixées ses trois décorations posthumes. Il reçut la médaille militaire, la Croix de guerre 1939-1945 et fut fait chevalier de la Légion d’honneur. Il reçut la mention « mort pour la France ». Son nom fut gravé sur le monument commémoratif du maquis de Saint-Lys érigé à Bonrepos-sur-Aussonnelle, sur le monument aux morts de Saint-Lys appartenant à toutes les catégories de victimes de la Seconde guerre mondiale, parmi lesquelles celles du maquis de Saint-Lys (on y a rajouté ultérieurement les morts de la guerre d’Algérie), sur la plaque apposée à l’université Descartes de Paris commémorant les médecins et les étudiants de médecine tués dans le cadre de la Résistance intérieure ou victimes de la répression allemande, sur la plaque apposée à la faculté de médecine de Toulouse, commémorant les médecins, pharmaciens étudiants en médecine et en pharmacie ayant fréquenté cet établissement, morts pendant des deux guerres mondiales. Il y a à Toulouse une avenue André Bousquairol.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222235, notice BOUSQUAIROL André, Édouard, Alexandre, François par André Balent, version mise en ligne le 29 janvier 2020, dernière modification le 19 février 2020.

Par André Balent

André Baousquairol (1923-1944)
Tombe d’André Bousquairol au cimetière de Lardenne à Toulouse
MemorialGenWeb, entrée Bousquairol André

SOURCES : Michel Goubet, « Le mouvement Franc-Tireur [en Haute-Garonne] » ; « Le maquis et le combat de Saint-Lys 12 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 395-397, p. 542]. — Philippe Viguier, Le maquis de Saint-Lys 1944, sl., sd [1985], 22 p. — Site MemorialGenWeb consulté le 29 janvier 2020.

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