DEMONTÈS Adolphe, Paul, Émile, dit Émile LAPRADE

Par Roger Pierre

Né le 15 avril 1906 à Antraigues (Ardèche) ; employé de perception à Antraigues, fondé de pouvoir au Teil, employé à l’Inspection d’Hygiène à la préfecture de Privas (Ardèche) ; militant communiste.

Adolphe Demontès
Adolphe Demontès

Fils d’un facteur des Postes, Demontès fit ses études à l’école primaire supérieure et pratique d’Aubenas (Ardèche) de 1918 à 1922, puis il fut employé de perception à Antraigues de 1923 à 1926. Il y adhéra aux Jeunesses communistes en 1924, à la suite d’une réunion organisée par Henri Aymard*.
Libéré du service militaire, il fut en 1927 appelé au Teil par Maurice Martin* qui l’employa comme fondé de pouvoir et représentant ; il fut dès lors intégré à l’équipe des communistes qui trouvaient refuge et sécurité dans cette petite « forteresse du Parti » et il participa à toutes les actions d’un milieu ouvrier souvent agité par les manifestations et les grèves. Doué d’aptitudes artistiques variées, Adolphe Demontès anima, comme secrétaire ou directeur, le groupe artistique ouvrier teillois ; il figura comme « chanteur à voix » au programme des soirées et des manifestations, dessina pour les journaux de cellule, écrivit des poèmes et composa pour les « Fêtes Rouges » de la région communiste Drôme-Ardèche des chansons à succès, dont la plus appréciée, en 1932, avait pour titre : « C’est la main de Moscou ». À la suite du congrès d’Amsterdam où il avait été l’un des délégués de l’Ardèche, il participa à de nombreuses assemblées contre la guerre et le fascisme, organisées dans son département et dans la Drôme. Il fut aussi, avec Maurice Martin* et Aimé Serret* l’un des animateurs de l’association des Amis de l’URSS.
Nommé en 1937 à l’Inspection départementale d’Hygiène, il quitta Le Teil pour Privas. Il s’attacha vite à son nouveau métier où il avait le sentiment de soulager beaucoup de misères ; il participa comme administrateur au comité départemental et au comité national de lutte contre la tuberculose. Dans un milieu social d’esprit petit-bourgeois, tout différent de celui d’où il venait, sa cordialité, son empressement à rendre service, son ouverture d’esprit, la sincérité de ses opinions lui valurent des sympathies ; avec son collègue socialiste André Eldin*, il réussit même à constituer en 1938 un petit syndicat des employés de préfecture qui manifesta sa solidarité avec les grévistes des cimenteries de Lafarge.
Mobilisé à Digne, Adolphe Demontès fut le 1er décembre 1939 révoqué en tant que « communiste militant » et pour avoir refusé de réprouver l’attitude de son Parti à l’égard du Pacte germano-soviétique. Réemployé par la suite au bureau des transports routiers, il y rendit des services à la Résistance, et sous le nom de guerre de « Laprade », il fut l’un des organisateurs de la première réunion, en novembre 1943, du comité clandestin de libération de Privas. Il participa, avec Ludovic Bacconnier* aux activités du réseau « Brik-Oudinot », des services secrets de l’AS et du 2e bureau belge.
Réintégré en 1944 à la direction départementale de la Santé, il s’attacha à reconstituer l’association France-URSS dont il fut le secrétaire administratif pour le département, et à recueillir des témoignages sur l’Occupation et la Résistance en Ardèche. Cité dans l’ordre de la Reconnaissance française en 1947 pour son activité dans la Résistance, Adolphe Demontès prit sa retraite à Privas. Il continua à animer les organismes départementaux de lutte contre la tuberculose et le cancer, et, sans se détacher complètement de la vie militante (i resta communiste, actif pour les élections), il consacra plus particulièrement ses loisirs à écrire des poèmes et à peindre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22226, notice DEMONTÈS Adolphe, Paul, Émile, dit Émile LAPRADE par Roger Pierre, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 6 février 2017.

Par Roger Pierre

Adolphe Demontès
Adolphe Demontès

ŒUVRE : L’Ardèche martyre, Largentière, imprimerie Mazel, 1946, 246 p. — Le Chant des Partisans ardéchois, 1943. — Poèmes, dessins publiés dans divers journaux et revues.

SOURCES : Arch. Dép. Ardèche, 5 M 47. — Travail, 1930. — Le Travailleur alpin, 1931-1936. — La Voix populaire, 1936-1939. — Entretiens avec A. Demontès.

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