VELLUET Émile

Par Michel Thébault

Né le 21 août 1906 au Blanc (Indre), mort en action le 25 août 1944 à Chauvigny (Vienne) ; cultivateur ; résistant AS maquis Le Chouan.

Émile Velluet était le fils d’Aimé, Constantin Velluet (né le 16 mars 1879 à Tournon-Saint-Pierre, Indre-et-Loire), domestique et de Marie, Lucie Latouche (née 18 septembre 1878 au Blanc). Ses parents tous deux domestiques s’étaient mariés le 1er décembre 1902 à Lingé (Indre-et-Loire). Ils eurent un premier enfant Camille né à Lingé le 5 novembre 1903 avant Émile né en 1906. Lors de son mariage à Barrou (Indre-et-Loire) le 22 septembre 1928 avec Berthe Alizon, Camille Velluet, le frère d’Émile, déclara que leur mère était décédée et que leur père avait disparu, laissant ses enfants sans nouvelles depuis plusieurs années déjà. Au recensement de 1936, Émile Velluet, célibataire, vivait avec son frère et la famille de celui-ci (sa femme et leurs trois enfants) à Barrou, une commune limitrophe du département de la Vienne. Les deux frères étaient ensemble cultivateurs au lieu-dit La Girardière.

En 1944, toujours célibataire, Émile Velluet résidait encore à Barrou. Il s’engagea, à une date qui reste à préciser, dans la Résistance, rejoignant un maquis de l’Armée Secrète (AS) dans l’est du département de la Vienne : le groupement « Le Chouan » de l’Armée Secrète (AS), qui connut après le 6 juin 1944 une forte croissance de ses effectifs.

En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août 1944 un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel, du fait de l’impossibilité de remonter ni par le Limousin (à cause de la Libération de Limoges) ni par l’axe traditionnel de la RN 10 vers Tours (à cause de l’avancée des troupes anglo-américaines). Les unités allemandes de la colonne Elster (groupement de marche du sud-ouest qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster) tentèrent à partir de Poitiers de marcher vers l’est et le nord-est de la Vienne, utilisant les axes secondaires, vers Chauvigny et Lussac-les-Châteaux et circulant de jour comme de nuit pour échapper aux attaques de l’aviation alliée et au harcèlement des forces FFI. Le contrôle des ponts sur la Vienne à Chauvigny devint un enjeu majeur. Le 25 août à l’approche d’une forte colonne allemande, un maquis de l’AS, le maquis Baptiste, parvint à faire sauter le pont principal. Les troupes allemandes utilisèrent alors des embarcations pour franchir la Vienne. Ce fut en tentant d’empêcher ce franchissement, et en tirant sur les embarcations au fusil mitrailleur qu’Émile Velluet fut tué au combat vers 19 heures. Il fut inhumé au cimetière de Barrou.

Il obtint la mention mort pour la France. Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Barrou et de Chauvigny, ainsi que sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222398, notice VELLUET Émile par Michel Thébault, version mise en ligne le 1er février 2020, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Indre et Indre-et-Loire (état civil, recensements) — Christian Richard Groupement Le Chouan, maquis Est et Nord-Est de la Vienne, Lagardère, Le Chouan, Masier Michel Fontaine Ed. 2015 — Mémorial genweb — État civil (registre des décès Chauvigny 1946 acte n° 22).

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