ROBIN Jacques

Par Michel Thébault

Né le 9 septembre 1921 à Chauvigny (Vienne), mort en action, grièvement blessé le 25 août 1944 à Chauvigny, mort le même jour à l’hôpital de Montmorillon (Vienne) ; ouvrier charcutier ; résistant AS maquis Baptiste.

Jacques Robin était le fils de Victor, Auguste Robin (né le 30 avril 1883 à Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne) journalier agricole et de Marie, Julienne Peignelin (née le 11 novembre 1889 à Saint-Germain (Vienne). Ses parents s’étaient mariés le 17 octobre 1910 à Saint-Germain où Victor Robin était domestique agricole. Deux enfants Madeleine et Cécile y naquirent en 1912 et 1915. Victor Robin ayant perdu la vision de l’œil droit, ne fut pas mobilisé en août 1914 mais fut néanmoins appelé sous les drapeaux en mai 1917 affecté sans être en position de combat, au 109ème Régiment d’artillerie lourde. Il fut démobilisé en mars 1919 et vint s’installer à Chauvigny où naquit Jacques en 1921. Au recensement de 1936, la famille résidait 27, rue de Saint-Savin, Victor Robin était toujours journalier, ses deux filles comptables et Jacques ouvrier charcutier chez M. Bodin. En 1944, toujours domicilié à Chauvigny Jacques Robin était marié avec Andrée de Henault.

Il s’engagea dans la Résistance, rejoignant dans le secteur de Chauvigny, un maquis de l’Armée Secrète, le maquis Baptiste.
En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août 1944 un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel, du fait de l’impossibilité de remonter ni par le Limousin (à cause de la Libération de Limoges) ni par l’axe traditionnel de la RN 10 vers Tours (à cause de l’avancée des troupes anglo-américaines). Les unités allemandes de la colonne Elster (groupement de marche du sud-ouest qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster) tentèrent à partir de Poitiers de marcher vers l’est et le nord-est de la Vienne, utilisant les axes secondaires, vers Chauvigny et Lussac-les-Châteaux et circulant de jour comme de nuit pour échapper aux attaques de l’aviation alliée et au harcèlement des forces FFI. Le contrôle des ponts sur la Vienne à Chauvigny devint un enjeu majeur. Le 25 août, dans la nuit, vers 1 ou 2 heures du matin un barrage du maquis Le Chouan établi à l’entrée du pont routier sur la Vienne eut un premier accrochage avec un véhicule allemand, deux FFI furent tués, Marius Serrault et Georges Baron. Vers 8 heures du matin, un second accrochage avec un véhicule allemand se produisit, cette fois avec un barrage du maquis Baptiste sur la route de Saint-Savin à Chauvigny. Jacques Robin fut grièvement blessé dans l’échange de tirs. Transporté à l’hôpital de Montmorillon, il y mourut le jour même.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Chauvigny, ainsi que sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222445, notice ROBIN Jacques par Michel Thébault, version mise en ligne le 2 février 2020, dernière modification le 3 février 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 515019 et SHD Caen AC 21 P 146083 (à consulter) — Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — Christian Richard Groupement Le Chouan, maquis Est et Nord-Est de la Vienne, Lagardère, Le Chouan, Masier Michel Fontaine Ed. 2015 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable