Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Didier Senécal
Né le 13 décembre 1882 à Paris (XIIe arr.), mort le 31 octobre 1946 à Cormery (Indre-et-Loire) ; comptable ; militant anarchiste parisien puis socialiste d’Indre-et-Loire.
À la veille de la Première Guerre mondiale, Eugène Deniau était domicilié 14 rue Furtado-Heine dans le XIVe arr. de Paris. Anarchiste inscrit au Carnet B, il avait tenté en 1907, sans succès semble-t-il, un essai de vie communiste libertaire et avait cherché, pour ce faire, un terrain dans un rayon de 50 km autour de Paris (Le Libertaire, 31 mars 1907).
Il fut mobilisé à la déclaration de guerre. En mars 1916, Deniau était affecté à la 4e section d’infirmiers sanitaires stationnée au Mans (Sarthe). Il s’était signalé par son attitude pacifiste et révolutionnaire.
Installé à Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire) où sa seconde épouse était receveur des postes, Eugène Deniau fonda la section socialiste locale et en assura le secrétariat provisoire en 1920, entra à la commission administrative de la fédération d’Indre-et-Loire vers février 1920 et collabora au Réveil d’Indre-et-Loire, organe socialiste départemental. Ses articles étaient d’esprit très « reconstructeur ». La fédération le délégua au congrès de Tours (25-30 décembre 1920) comme partisan de la motion Longuet dont il était lui-même signataire.
Secrétaire adjoint de la fédération socialiste SFIO d’Indre-et-Loire en 1921, délégué au congrès national de 1922, Deniau quitta la SFIO en mars 1923 et devint secrétaire de la fédération d’Indre-et-Loire du Parti communiste unitaire constituée cette même année par les « Résistants » autour du premier secrétaire du Parti communiste, L.-O. Frossard. Il collabora un certain temps à La Bonne guerre de Sartori avant de quitter la scène politique. Il aurait réadhéré au Parti socialiste après 1945.
Les listes électorales le présentaient comme employé des « postes » en 1919, « sans profession » en 1921, « publiciste » en 1922-1923. Deniau se maria trois fois : en juillet 1905 à Paris (XIe arr.), en avril 1912 à Paris (XIVe arr.) et en septembre 1940 à Savigné-sur-Lathan (Indre-et-Loire).
Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Didier Senécal
SOURCES : Arch. Nat. F7/13053. — Arch. Dép. Indre-et-Loire. — Le Réveil d’Indre-et-Loire, 1920. — Le Socialiste du Centre, 1921-1923. — L’Égalité, n° 8, 7 mars 1923. — Le Réveil, 1936-1937. — Le Congrès de Tours, édition critique, op. cit. — Notes de M. Dreyfus.