DURON Georges, Émile, Augustin [Pseudonyme dans la Résistance : Dudu]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 26 septembre 1898 à Grenoble (Isère), sommairement exécuté le 26 novembre 1943 à Varces (aujourd’hui Varces-Allières-et-Risset, Isère) ; militaire de carrière ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant.

Georges, Émile, Augustin Duron était le fils d’Auguste, Pierre et de Delphine, Marie Bessiron, cafetiers, 6 rue Alphand à Grenoble (Isère).
Le 13 janvier 1917, il s’engagea pour 4 ans dans l’Artillerie et appartint à différents régiments de cette arme.
Il fut renvoyé dans ses foyers le 13 janvier 1921 avec le grade de maréchal-des-logis.
Il épousa en 1922 Hélène Raffin-Peyloz. De cette union naquirent au moins quatre enfants.
La famille Duron résida à Nîmes jusqu’en 1936 avant de revenir à Grenoble au 6, Grande Rue.
Georges Duron s’engagea à nouveau le 9 décembre 1927, et servit dans différents régiments d’artillerie coloniale de l’Armée du Levant. Il revint en métropole en 1938.
Il fut promu adjudant-chef le 16 novembre 1939.
Mis en congé d’armistice en 1940, Georges Duron ouvrit avec sa femme en 1941 le "Pavillon des fleurs" , place Victor Hugo à Grenoble. Parallèlement, il vendait des timbres et des billets de loterie dans les cafés et les restaurants.
Il s’engagea dans la Résistance et était agent de liaison dans le réseau Gallia depuis 1943 selon le commandant Nal, et membre d’un groupe franc de l’A.S.-O.R.A..
Il fut dénoncé par la propriétaire du "Palais de la bière" aux époux Girousse, responsables grenoblois du Francisme, et collaborateurs appointés des services de police allemands.
Le 25 novembre 1943, vers 18 h00, Georges Duron fut arrêté dans le kiosque de sa femme au prétexte qu’il était membre de la SFIO.
Le groupe qui procéda à son arrestation était composé de trois Français, Andrieux, Mantille et Humbert, miliciens de la région grenobloise recrutés pour l’occasion et affiliés au Mouvement National Anti Terroriste (M.N.A.T.), un groupuscule d’extrême-droite collaborationniste créé et dirigé par Francis André, dit "Gueule Tordue", et exécuteur des basses besognes pour les Allemands.
Alors qu’il se débattait pour tenter d’échapper à son arrestation, Georges Duron fut assommé par Humbert et chargé inconscient dans la traction conduite par Mantille.
Conduit dans une villa réquisitionnée par la police de sureté allemande, 2 rue Charles Baudelaire, il y retrouva Roger Guigue, arrêté par une autre équipe.
Torturés, les deux hommes admirent leur appartenance, l’un à la SFIO, l’autre au Parti Communiste, mais ne dirent rien de plus.
Georges Duron fut emmené à Varces (aujourd’hui Varces-Allières-et-Risset, Isère) où il fut sommairement exécuté. Arsène Bonneval, chargé d’interroger Andrieux avant qu’il soit exécuté par la Résistance le 14 juillet 1944, indiqua que ce dernier avait mentionné Humbert comme auteur de l’assassinat.
On trouva le cadavre de Georges Duron atteint de 7 balles dont l’une dans la tête le lendemain matin en bordure de la route nationale 75, avec un billet rédigé à la main : « Terreur contre terreur. Cet homme a payé de sa vie le meurtre d’un national. Mouvement National Anti-Terroriste »
Georges Duron fut homologué membre des forces françaises de l’Intérieur avec le grade d’adjudant-chef et interné résistant.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Par décret du 30 décembre 1959, il fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Son nom figure sur la plaque commémorative du Mur des Martyrs de la Résistance à Grenoble et sur le monument aux victimes de la Saint-Barthélémy de la Résistance grenobloise.


Voir : Grenoble (Isère), 25 au 29 novembre 1943, la Saint-Barthélémy grenobloise

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222557, notice DURON Georges, Émile, Augustin [Pseudonyme dans la Résistance : Dudu] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 9 février 2020, dernière modification le 25 avril 2021.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 38080 W 664 — Arch. dép. Isère, RMM 11NUM/1R1595_03, p. 40 et 41 — SHD Vincennes, GR 16 P 204990 (à consulter) ; GR 19 P 38/3 — AVCC Caen, AC 21 P 178196 (à consulter) — Pierre Giolitto, Grenoble 40-44, Perrin, 2001 — Patrice Escolan, Lucien Ratel, Guide Mémorial du Vercors résistant, le Cherche-Midi, juin 1994 — Mémorial GenWeb — Base de données Léonore

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