COPET Georges

Par Alain Godignon

Né le 17 juillet 1903 à Vieure (Allier), exécuté sommairement le 27 août 1944 à Bourbon-l’Archambault (Allier) mais décédé à son domicile à Buxières-les-Mines (Allier) ; garagiste, entrepreneur de transports ; membre des forces françaises de l’intérieur (FFI) et Francs-tireurs et partisans (FTP).

Stèle commémorative Georges COPET à Bourbon-l’Archambault

Fils de Jean Copet, tailleur d’habits, et de Adèle Bernadon. Il s’était marié le 25 avril 1925 à Cosne d’Allier (Allier) avec Marie-Antoinette Coulon. En 1936, il avait un fils né en 1932. Il exerçait son activité professionnelle à Buxières-les-Mines (Allier).

Georges Copet rejoignit la Résistance au sein du camp dit du “14 juillet”, un camp fondé officiellement le 1er avril 1944 mais fonctionnant concrètement à partir du 6 juin en forêt de Civrais sur la commune de Saint-Plaisir (Allier). Contrôlé à l’origine par les Mouvements Unis de la Résistance, ce maquis fort de près de 200 hommes passa pour des raisons qu’on ignore sous la direction des FTP.

Le 26 août 1944 vers 21 heures, le groupe de Résistance de Bourbon-l’Archambault informa par téléphone M. Louis Mallet, chef local de la Résistance à Buxières-les-Mines, d’envoyer un agent de liaison pour le lendemain matin à Bourbon. M. Louis Mallet demanda alors à M. René Lefebvre, officier de réserve et ingénieur à la société chimique La Grande Paroisse à Saint-Hilaire demeurant à Buxières, de se rendre auprès du groupe. Il fut décidé que le trajet se ferait en moto mais, par manque d’essence, il demanda à M. Copet de conduire M. Lefebvre à Bourbon. Vers 9h30 le lendemain 27 août 1944, M. Copet avec sa voiture à gazogène se mit à disposition de la Résistance et prit en charge R. Lefebvre à Buxières. Sur leur trajet, le poste de surveillance du « gendarme » ne signala rien ainsi que le poste de surveillance de la gare de Saint-Hilaire. A 4 km de Bourbon, ils rencontrèrent M. Raymond Travert, officier de réserve à la disposition de la Résistance et ingénieur des Mines demeurant à Saint-Hilaire, qui revenait à bicyclette de Bourbon. Il ne signala rien d’anormal et décida de monter dans la voiture après avoir cacher son vélo. Arrivés à proximité de la route nationale n°153 (actuelle D 953), cinq à six allemands traversèrent soudainement le carrefour.

Il s’agissait de l’avant-garde cycliste de la colonne composée de soldats allemands et de miliciens ; ces derniers commandés par De Vaugelas qui avait organisé la fuite des miliciens de Limoges le 15 août et qui tentait de regagner l’Est de la France. Les soldats allemands se mirent en position de tir le long de la RN 153 coté Bourbon. Georges Copet ralentit alors sa voiture pour permettre à R. Travert et R. Lefebvre de sauter sur le coté droit. Les Allemands ouvrirent alors le feu à la mitraillette et G. Copet, blessé, s’affaissa sur son volant. R. Travert essaya en vain de le dégager de son siège ; il portait à la nuque une blessure en séton et une seconde à la jambe droite. Les deux passagers se replièrent en suivant le fossé et en répliquant à la mitraillette alors que les Allemands tiraient au fusil et au fusil-mitrailleur. Ils se réfugièrent alors dans un champ de topinambours situé à une centaine de mètres en arrière d’où ils ne sortirent que vers 13h30.

M. Gaston GEOFFROY, métayer aux Nauds relata ainsi la fin tragique de Georges Copet : « Vers 10 h, une colonne allemande venant d’Ygrande passa devant chez moi. Au même moment, j’ai entendu un coup de feu et j’ai vu les Allemands se mettre en position de tir. Ils ont braqué leurs armes dans la direction de Saint-Hilaire et ont ouvert le feu. Après avoir tiré plusieurs rafales de fusil-mitrailleur, le feu cessa et un des Allemands, paraissant être le chef, s’est dirigé sur le chemin allant à Saint-Hilaire et j’ai entendu un bruit de portière automobile que l’on ferme.
Quelques instants après, j’ai vu revenir l’Allemand qui accompagnait un homme en civil et qui avait les bras en l’air. Cet homme a été conduit auprès d’un officier allemand qui se trouvait sur la route nationale n° 153 allant vers Ygrande. L’Allemand qui avait accompagné le civil retourna sur la route où se trouvait l’automobile et en est revenu quelques instants après en brandissant un revolver. L’officier allemand qui se trouvait face au civil l’a abattu d’une rafale de mitraillette et je l’ai vu tomber sur le dos alors qu’il avait toujours les bras levés.
Lorsque la colonne allemande a été passée, je me suis rendu sur les lieux et j’ai constaté qu’une voiture automobile se trouvait dans le fossé de la route allant vers Saint-Hilaire. J’ai lu sur la plaque d’identité le nom de Copet, garagiste à Buxières-les-Mines ».

De leur cachette, les deux rescapés R. Lefebvre et R. Travert entendirent passer toute une colonne dont le premier détachement qu’ils virent était en vélo, suivi de camions ainsi que d’un détachement hippomobile.
Le soir même, prévenu officieusement de la mort de Monsieur Copet, Louis Mallet donna ordre au mécanicien SIMON d’aller chercher le corps et de l‘amener à sa famille. Le corps portait plusieurs blessures à la poitrine provenant de balles. Il est décédé à son domicile Place Louis Ganne à Buxières-les-Mines.

Reconnu "Mort pour la France", il a été homologué déportés et internés de la résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI). Il a été fait titulaire de la médaille de la Résistance par décret du 3 février 1960 publié au JO du 10 mars 1960.

Son nom figure sur le monument aux morts de Buxières-les-Mines et sur la stèle commémorative du carrefour des Nauds à Bourbon-l’Archambault. Une rue porte son nom à Buxières-les-Mines. Chaque année, une cérémonie a lieu en hommage à Georges Copet et Maurice Marchand, abattus à Bourbon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222561, notice COPET Georges par Alain Godignon, version mise en ligne le 4 février 2020, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Alain Godignon

Stèle commémorative Georges COPET à Bourbon-l’Archambault
Lieu de la fusillade

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 14130. Dossier Georges Copet (nc) — AVCC Caen, AC 21 P 73054. Dossier Georges Copet (nc) — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 570 : Audes, Buxières-les-Mines, La Chapelaude, Chazemais, Coulandon, Huriel, Marigny, Vallon-en-Sully, Ygrande assassinats, pillages — Camp FTP du 14 juillet (en ligne) : http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2018/11/camp-ftp-du-14-juillet-1.html — “Georges Copet n’est pas oublié”, La Montagne, édition Montluçon, 27 août 2019 — Arch. dép. de l’Allier, recensement de la population en 1936 — Mémoire des Hommes .— Mémorialgenweb — État civil de Vieure et de Buxières-les-Mines.

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