BERARD Adolphe [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 26 septembre 1841 à Paris (Ve arrondissement) ; ébéniste ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Dans une lettre d’Emile Gautier à Arsène Crié du 22 février 1881, où Gautier marquait son opposition à l’idée d’imprimer les noms des correspondants du Congrès de Londres dans les journaux anarchistes, il citait l’adresse de Bérard, ébéniste, 123 Faubourg St Honoré, comme étant le contact d’un des groupes anarchistes.
Adolphe Bérard était membre en 1882 du groupe de propagande anarchiste de Paris dont faisaient entre autres partie Emile Gautier, Courapied, Gallois, Thomachot et Vaillat. Ce groupe avait pour but de publier à intervalles réguliers – tous les mois si c’était possible – et dans toutes les occasions qui paraîtraient propices, des placards, des affiches, des brochures, des manifestes où seraient exposées les théories anarchistes. Le groupe envoya une circulaire à tous les groupes anarchistes de France, pour solliciter des fonds afin de pouvoir réaliser son projet.
Demeurant 2 rue Germain Pilon (XVIIIème arrondissement), il était le rédacteur de la revue Le Glaneur anarchiste (Paris, au moins 2 numéros en janvier et mai 1885) dont le gérant était N. Vignon et qui aurait eu une première série en 1884. Son domicile était le siège de l’administration de la revue.
Le 23 janvier 1883 à la salle Rivoli (104 rue Saint Antoine), Bérard avait été aux cotés de Louise Michel, l’un des orateurs d’une réunion au profit des familles des condamnés du procès des 66 à Lyon (voir Toussaint Bordat), où il avait notamment déclaré que « ce n’était pas de gaieté de cœur que les anarchistes se serviront de la dynamite pour régénérer la société, c’est parce qu’ils sont convaincus, et que l’expérience est là pour leur démontrer que la révolution ne peut se faire que par la force. »
Bérard à propos du procès de Lyon avait fait observer que « le verdict émane du ministère et que la Cour de Lyon, qui pressentait que ce jugement était contraire à l’opinion publique, a eu le soin de s’entourer de troupes dans la salle même. »
Il déclarait « qu’il faut faire table rase de tout ce qui existe actuellement et qu’il est temps que les révolutionnaires se préparent à agir car l’occasion ne tardera pas à leur être offerte. »
Le 25 janvier 1883, le groupe La Sentinelle révolutionnaire du XVIIIe arrondissement avait organisé une réunion publique à la salle Pérot, rue de la Chapelle, à laquelle assistaient 200 personnes. Aucun bureau n’avait été formé. Hémery-Dufoug, Louise Michel et Bérard prenaient la parole au sujet des récents procès politiques.
Bérard fit partie des signataires du manifeste « Les fondateurs de Terre et liberté aux anarchistes » paru dans le n° 12 du 10 janvier 1885 du journal, pour dénoncer les calomnies affirmant que le périodique avait été fondé avec l’argent de la police. Le manifeste accusait Jules Guesde de diffuser ces fausses informations.
Arrêté le 16 mars 1894. Il fut libéré le 27 mars. Son dossier à la Préfecture de police portait le n°141.683. Le 27 mars sa notice individuelle fut envoyée au juge d’instruction Meyer, chargé du dossier de l’affaire d’association de malfaiteurs.
Adolphe Bérard figurait sur l’état des anarchistes au 31 décembre 1896. Il demeurait 2 rue Germain Pilon. Il était également sur l’état dressé en 1901.
Le 7 janvier 1901, lors de la révision des listes d’anarchistes, le préfet de Seine et Marne, considérant que son domicile principal était à Paris, laissait à la Préfecture de police le soin de le radier ou non des listes d’anarchistes. A cette époque Bérard allait parfois à Montbarbin (Chapelle sur Crécy - Seine et Marne) où il était propriétaire d’une maison et où son attitude ne donnait lieu à aucune critique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222597, notice BERARD Adolphe [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 5 février 2020, dernière modification le 7 février 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Le Révolté 4 février 1882, 12 avril 1885 — Archives Départementales de Seine et Marne M 6993 — R. Bianco Un siècle de presse anarchiste d’expression française : 1880-1983, Notice le Glaneur anarchiste — Archives de la Préfecture de police BA 73, 78 — Archives nationales BB 18 6447 — Le Temps 17 mars 1894 — Notice Adolphe Bérard du Dictionnaire des militants anarchistes — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine.

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