FRANCILLON Charles, Frédéric

Par Michel Germain, Dominique Tantin

Né le 7 décembre 1909 à Le Touvet (Isère), exécuté sommairement le 15 juin à Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie) ; contrôleur électromécanique aux P.T.T. ; militant socialiste et syndicaliste ; résistant du Noyautage des administrations publiques (NAP-Combat) et FFC-BCRA (réseau Katanga).

Charles Francillon était le fils de Jean Auguste Francillon, décédé au moment des faits relaté ci-dessous, et de Marie Maillefaud, ménagère à Goncelin (Isère). Il fit des études à Vienne, au nord du département, qui lui permirent de devenir fonctionnaire aux Postes Télégraphe et Téléphone. Il fit son service militaire au 93è R.A.M. stationné à Grenoble. Il fut ensuite nommé contrôleur électromécanique aux P.T.T. à Annemasse. Marié à Joséphine Bergoën, il avait une fille et habitait Ville-la-Grand (Haute-Savoie). Il était membre du Parti Socialiste et syndicaliste.
Lorsque la guerre éclata, il avait 30 ans et fut mobilisé sur place, à son poste. C’était un homme précieux pour la Résistance. Lorsque le Noyautage des Administrations Publiques fut mis en place sous l’égide du mouvement « Combat », il en devint le responsable pour la poste d’Annemasse. Il sera homologué membre du réseau Kasanga dépendant du BCRA-SRMLN, dirigé par Jean Gemähling [1912-2003], responsable du renseignement au sein du mouvement Combat, Compagnon de la Libération.
Charles Francillon fit bénéficier toute la Résistance de ses services, sans se soucier de l’appartenance politique des uns ou des autres. Il mit notamment au point un système pour réceptionner poste restante le courrier destiné à la Résistance (Comité National de la Résistance à Genève) et monta de nombreuses installations téléphoniques clandestines sans oublier, bien sûr, la multitude des écoutes téléphoniques clandestines. Le futur général de Bénouville eut recours à ses services, tout comme les membres du réseau Groussard.
Il fut arrêté le 5 février 1944 par Meyer, chef de la Gestapo de la ville, et interné au Pax sous le numéro 483, cellule 6. Le 2 mars 1944, il fut transféré à la prison Saint-François à Annecy. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1537) et passé par les armes le 15 juin au Pré Dalle à Vieugy (Seynod).
Charles Francillon fut déclaré « Mort pour la France » le 22 mai 1945, reconnu Interné résistant et FFC. La médaille de la Résistance lui fut décernée par décret en date du 11 mars 1947.
Un monolithe de granit érigé en 1948 et un panneau dressé en 2004, sur les lieux du martyr de 40 patriotes rappellent son souvenir et son action. D’autre part une plaquette récapitulative est disponible en mairie de Seynod. Il figure également sur la plaque apposée sur l’une des façades de la poste centrale d’Annecy et un monument a été érigé dans le cimetière d’Annemasse. Son nom est également inscrit sur l’une des stèles du monument aux morts de Ville-la-Grand et sur le monument aux morts de Goncelin.

Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie), 15 juin-10 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222598, notice FRANCILLON Charles, Frédéric par Michel Germain, Dominique Tantin , version mise en ligne le 5 février 2020, dernière modification le 27 novembre 2022.

Par Michel Germain, Dominique Tantin

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. —Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 232930 et Caen SHD/AVCC, AC 21 P 608494.

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