NICOD Pierre, Georges

Par Jean-louis Ponnavoy

Né le 20 octobre 1906 à Voujaucourt (Doubs), exécuté sommairement le 28 octobre 1944 à Présentevillers (Doubs) ; ouvrier d’usine ; résistant du maquis du Doubs et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Pierre Nicod était le fils d’Eugène Louis et de Augusta Hortense Troncin. Il était domicilié à Présentevillers et exerçait le métier d’ouvrier d’usine. Il se maria avec Marguerite Adrienne Juliette, dont il eut un enfant.
Il entra dans la Résistance au maquis du Doubs dans le groupement Doubs-Lizaine à la 3e compagnie.
En octobre 1944 le front encore relativement stable dans la région de Montbéliard permettait à l’ennemi de renforcer ses éléments de défense. Tous les hommes valides de 18 à 60 ans étaient réquisitionnés pour construire des défenses pour l’armée occupante.
Les habitants requis de Présentevillers, furent envoyés à Bart ou Semondans, tandis que ceux de Semondans furent requis pour les travaux à Présentevillers. Ils devaient se rassembler tous les jours à sept heures.
Le 28 octobre 1944, ils se rassemblèrent comme d’habitude mais des S.S. arrivés dans la nuit précédente gardaient toutes les issues du village. Leur gardien étant absent (peut-être déserteur), ils furent invités à rentrer chez eux ce qu’ils firent en étant toutefois très inquiets. Certains se cachèrent dans les maisons du village et d’autres passèrent entre les mailles du filet pour rejoindre les positions françaises avec des renseignements sur les défenses allemandes.
Pendant ce temps les S.S. accompagnés de la Gestapo et de la milice parcouraient le village avec une liste et se présentaient dans certaines maisons pour arrêter « les terroristes » et les conduire à la mairie.
La Gestapo était accompagnée par un jeune français qui avait tenté au cours de l’été de se faire embaucher comme commis de culture sur le village. Il se prétendait ancien maquisard du Vercors mais était en réalité le fils d’un habitant d’Étobon, bon tireur dans la Résistance. Au début octobre, il quitta le village pour se réfugier en Suisse mais fut arrêté avant son passage à la frontière et il fut utilisé par l’ennemi pour faire du renseignement..
Après un dur interrogatoire, quatorze hommes furent emmenés en camion à la sortie du village en direction de Dung pour être fusillés à 13h30au lieu-dit « le trou de marne », à Présentevillers. Pierre Nicod était parmi eux.
Dans l’après-midi, les Allemands obligèrent les familles à enterrer les corps, sans cercueils, à l’endroit même de leur assassinat.
Les Allemands revinrent ensuite au village pour mettre le feu à la ferme de René Mettey.
L’acte de décès fut dressé le 29 octobre sur la déclaration de Marcel Beuclerc, cultivateur, 41 ans domicilié à Présentevillers.
Pierre Nicod obtint la mention « Mort pour la France » le 9 octobre 1945 et fut homologué au grade de sergent des Forces françaises de l’intérieur et "Déporté et interné résistant" (DIR), dossier SHD Vincennes GR 16 P 443842.
Il reçut la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 26 juin 1956 inscrit au JO du 4 juillet1956 et du 23 juillet 1965 inscrit au JO du 14 août 1965.
Son nom figure sur le monument de la Libération, à Besançon et sur le Mémorial route de Dung, à Présentevillers (Doubs).

Voir Présentevillers (Doubs) 28 octobre 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222635, notice NICOD Pierre, Georges par Jean-louis Ponnavoy, version mise en ligne le 6 février 2020, dernière modification le 29 juillet 2021.

Par Jean-louis Ponnavoy

SOURCES :Musée de la Résistance 1940-1945 en ligne, Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans le Doubs (2008) — Site www.cancoilotte.net Les fusillés de Présentevillers, article du 4 mai 2009 par Marc.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

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