GIROD Jean, Eugène

Par Michel Germain

Né le 1er février 1895 à Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie), massacré le 28 janvier 1944 à Saint-Jeoire-en-Faucigny ; ouvrier d’usine ; victime civile.

Fils de Lucien Girod et de son épouse Alix Grillet, Jean Girod était marié avec Eugénie Marguerite Rophille et il exerçait la profession d’ouvrier d’usine. Ses parents étaient décédés au moment des événements relatés ci-dessous.
Le vendredi 28 janvier 1944, une voiture de l’A.S., avec à son bord Marcel Clavel, Robert Desbiolles et Alphonse Pasquier, força un barrage allemand situé à l’entrée du hameau de Pouilly sur la commune de Saint-Jeoire-en-Faucigny. Ce barrage avait été installé là à la suite de l’enlèvement d’un douanier allemand. Un soldat fut tué. Blessés, les trois occupants maquisards tentèrent de s’échapper.
Les Allemands demandèrent du renfort à Annemasse et, vers 23 heures 30, ils cernèrent le village de Pouilly. Ils ouvrirent le feu contre les façades des maisons et firent sortir les gens. Les femmes et les enfants furent poussés vers le bas du hameau. Pierre Cornier* fut tué. Léon Parchet* fut frappé à mort par des S.S. qui l’achevèrent de plusieurs rafales de mitraillettes. Jean Carrier*, grimpé sur le toit de sa maison, tira sur les soldats allemands avant de succomber sous le nombre. Découvrant Robert Desbiolles*, blessé, les Allemands l’achevèrent. Emile Salomon* trouva la mort devant sa maison. Clément Pasquier*, dont le fils Alphonse* étaient en train d’agoniser dans le bois du Turchon fut abattu à son tour. Jean Girod fut tué devant sa maison (le décès fut constaté à 6 heures du matin par le maire (acte de décès n°9/1943). Alfred Mischler* fut exécuté chez lui. Eustache Benedente*, dit Napoli, fut tué également devant chez lui. Ferdinand Chamot* fut le dernier exécuté. Le drame de Pouilly fait 11 victimes tandis que les nazis incendient 9 maisons à la grenade incendiaire. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1500).
Jean Girod fut reconnu « Mort pour la France » le 9 octobre 1945. Une stèle, érigée sur le côté de la route qui, de Saint-Jeoire, monte au hameau, rappelle le drame de ce village martyr. Son nom est gravé sur le monument aux morts de la commune comme ceux de toutes les victimes de ce drame.


Voir Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie), hameau de Pouilly, 28 janvier 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222815, notice GIROD Jean, Eugène par Michel Germain, version mise en ligne le 11 février 2020, dernière modification le 12 avril 2020.

Par Michel Germain

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb.

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