VIARON Gaston

Né le 16 décembre 1921 à Brest (Finistère), fusillé après condamnation à mort le 10 juin 1944 à Brest ; fumiste ; résistant brestois du groupe action directe de Défense de la France.

Gaston Viaron travaillait comme fumiste dans l’installation de chauffage et résidait 57 rue de Kéravel à Brest. Il appartint à la Défense Passive durant la guerre.
Il entra en résistance en août 1943 par l’intermédiaire de son cousin Julien Kervella et intégra le groupe Action Directe, corps-franc du mouvement Défense de la France.
Le 26 avril 1944, après une réunion au domicile de Kervella rue de la Vierge à Brest, aux aurores, Pierre Beaudoin, Yves Hily, Georges Hamon, Gaston Viaron, Yves Hall, Francis Beauvais et Julien Kervella s’introduisirent à la mairie de Gouesnou et y ponctionnèrent 600 kilos de grenades et munitions de 9mm qu’ils entreposèrent à Brest.
Dans la nuit du 24 au 25 mai 1944, après le couvre feu, Julien Kervella, sa femme et leur fille (16 ans) ainsi que Gaston Viaron furent arrêtés par des agents allemands au domicile de Kervella.

Les deux hommes furent conduits au siège de l’Aussenkommando du S.D de Brest, à l’école Bonne-Nouvelle de Kérinou en Lambézellec. Julien Kervella et Gaston Viaron semblent y avoir été torturé pour obtenir des aveux et des informations sur le groupe Action Directe.
Jugés pour actes de francs-tireurs par le Tribunal militaire allemand siégeant à Brest, Gaston Viaron, Yves Hily et Julien Kervala furent informés, le 9 juin 1944 vers 22 heures, de leur condamnation à mort et de leur exécution le lendemain.
Ils furent exécutés au petit matin du 10 juin, l’un après l’autre, Gaston Viaron le deuxième, au stand de tir du plateau du Bouguen.
Franz U. Eich, curé de Brest pour l’armée allemande témoigna en 1946 :
« Puis Gaston Viaron fut amené sur le lieu de l’exécution. Je l’accompagnai. Lui aussi eut une attitude parfaite. Il s’avança sans peur et le regard droit. Il écouta avec attention la lecture du jugement. Lorsque je lui donnai ma bénédiction, il se signa, puis il mourut sans avoir prononcé une parole. Lui aussi est mort en Héros. »
Les familles ne furent pas prévenues. Des rumeurs circulaient évoquant une déportation et d’autres parlaient d’une fusillade. En plein siège de Brest, les documents furent détruits ou éparpillés.
Le 21 février 1945, lors de fouilles sur le plateau du Bouguen, leurs corps furent découverts et identifiés par leur famille, permettant ainsi des obsèques le 20 mars 1945.

Reconnu Mort pour la France, il a été homologué Interné-résistant (DIR) et FFI. Il reçut la Médaille de la résistance, par décret du 31 mars 1947.
Une rue porte son nom à Brest depuis 1977 dans le quartier des Quatre-Moulins. Une plaque fut apposée sur l’ancien domicile de Julien Kervella, entre le 45 et 47 rue de Glasgow, anciennement au 105 rue de la Vierge. Une stèle fut érigée sur le plateau du Bouguen en 2004 pour regrouper la mémoires de ces résistants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222917, notice VIARON Gaston, version mise en ligne le 14 février 2020, dernière modification le 7 avril 2021.

SOURCES : site resistance-brest.net. — SHD Vincennes, GR 16 P 592437. — AVCC Caen, AC 21 P 688263. — Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand, Le Finistère dans la guerre, tome 1, éd. de la Cité, 1979.

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