LOREAU Pierre, Henri

Par Laurent Dingli

Né le 17 octobre 1925 à Torcy (Seine-et-Marne), mort le 14 août 2010 à Saint-Rémy-les-Chevreuse (Yvelines) ; monteur à la société de matériel frigorifique Névé ; résistant de l’Armée secrète et militant communiste à Paris.

Pierre Henri Loreau, 20 ans, résistant et militant communiste, fils d’Édouard, employé des chemins de fer, et de Juliette, sans profession, frère de Raymond Loreau habitait 8 rue Gaston-Pinot à Paris XIXe, dans l’appartement que louaient ses parents depuis décembre 1925, la famille résidant également de manière intermittente dans le village de Gomméville (Côte-d’Or).
Le 22 janvier 1943, Pierre Loreau entre en qualité de petite main monteur à la société de matériel frigorifique Névé, 176 rue de Charonne à Paris XXe, par l’intermédiaire de l’ingénieur chef de fabrication et militant communiste Raphaël Matta. À l’usine, il travailla sous les ordres directs de M. Montanari qui, suivant son témoignage à la Libération, faisait tout pour saboter la production de l’atelier des appareils de précision ». Pierre Loreau quitta la société Névé en décembre 1943 en raison de son action dans la Résistance – à dix-sept ans, il était déjà lieutenant dans l’Armée secrète –, mais continua d’être porté sur les états du personnel comme se trouvant en congé maladie. Le 2 mars 1944, alors qu’il se rendait à un rendez-vous, il fut arrêté par la brigade spéciale de la préfecture de police, rue des Petits-Hôtels, pour distribution de tracts communistes et gaullistes. Il reconnut le fait afin que cette action serve de couverture à ses autres activités au sein de la Résistance. Devant être fusillé le 18 août au matin, il fut libéré de la prison de la Santé avec ses camarades par l’insurrection parisienne la veille au soir.
À la Libération, lieutenant de sécurité militaire de l’Air [État-major général de Guerre – 2e Bureau], il fit partie des accusateurs des dirigeants de la société Névé. Le directeur-gérant, Eugène Balossini ainsi que l’intermédiaire et interprète Herman Gottdiener, furent finalement acquittés par la cour de justice de la Seine, respectivement les 12 janvier et 24 mai 1946, tandis que l’administrateur-gérant Joseph Destombes obtint un classement sans suite, le 25 septembre 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article222942, notice LOREAU Pierre, Henri par Laurent Dingli, version mise en ligne le 15 février 2020, dernière modification le 22 février 2021.

Par Laurent Dingli

SOURCES : AN Z/6/145 dossier 2034 Ministère public c/x [Étienne Balossini, Joseph Destombes, Herman Gottdiener – Société Névé] et ADP 102 W 13 Dossier Eugène Balossini. — Laurent Dingli, L’industrie en guerre (1936-1947). Avec la collaboration de J. Ehrhardt, à paraître. — Notes de sa fille unique, Christine Loreau, février 2021.

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